She’s funny that way [Broadway Therapy]

Le légendaire réalisateur du film The Last Picture Show (1971) et fidèle ami de vedettes hollywoodiennes, Peter Bogdanovich, signe un agréable retour avec cette sympathique comédie sur les quiproquos. ♥♥♥

Hollywood adore les histoires de « misère à la richesse » dans le monde du showbiz. L’une de ses préférées est mentionnée au tout début de cette comédie toquée qui rappelle l’attrait des œuvres de Woody Allen: la légende de Lana Turner qui a été découverte par un journaliste à l’âge de 16 ans, buvant un soda dans une pharmacie (ou crèmerie) de Los Angeles.

Voici donc Peter Bogdanovich, après une longue absence en tant que réalisateur, qui nous offre une histoire similaire sur la grande éclosion d’une escorte de Brooklyn qui devient soudainement une star de cinéma. Bogdanovich est l’ultime initié d’Hollywood — cinéaste, acteur , écrivain, critique et historien cinématographique. Il est passionné par le cinéma et les gens qui l’entourent. Son nouveau long métrage, She’s funny that way est donc raconté de manière moqueuse et affectueuse.

Un coup de chance hollywoodien

Avec beaucoup de charme, l’actrice Imogen Poots est une révélation dans la peau de Izzy , une jeune starlette d’Hollywood qui est interviewée par une journaliste blasée. Cette dernière roule ses yeux parce que son sujet jaillit des bêtises hollywoodiennes sur les forces cosmiques et l’alignement des étoiles. Mais Izzy est totalement honnête à propos de son coup de chance quatre ans plus tôt : elle couchait avec un célèbre metteur en scène de théâtre tout en travaillant comme prostituée de luxe à New York. En flashback, nous la voyons passer cette nuit avec Arnold (Owen Wilson), qui joue, comme à son habitude, un personnage décontracté et un peu trop relaxe ( ce dernier est un homme qui dit béatement à sa femme : « Je suis une sorte de féministe » quand elle découvre qu’il l’a trompé). Deux jours après leur nuit ensemble, Izzy, qui est aussi une actrice en herbe, a une audition pour une pièce à Broadway. Et devinez qui dirige?

Shesfunnythatway

Une comédie déchaînée

Dans cette comédie où les personnages saugrenus commettent des erreurs de manière enchaînée, le film roule à un rythme jovial, avec de bonnes vieilles blagues et des situations où la confusion règne de tous bord tous côtés. Mais tout cela commence à être de moins en moins convaincant et démodé pour un public habitué même voir fatigué à ce genre d’humour classique ( nous ne sommes plus dans les années 70). En revanche, c’est un film drôle et léger qui se prend avec un grain de sel.  La distribution des rôles est particulièrement gracieuse et diversifiée: l’acteur anglais Rhys Ifans est un comédien rancunier qui cherche à tout prix à se faufiler dans les culottes de l’épouse d’Arnold (Kathryn Hahn), Jennifer Aniston joue la thérapeute la plus colérique du monde ( « Bitchy is beautiful » est le titre de son livre) et Cybill Shepherd ( inoubliable dans The Last picture Show) joue la maman d’Izzy. On y retrouve même quelques apparitions surprises, dont une de Bogdanovich lui-même passant à la télévision dans The Sopranos ( il a joué le psy du psy de Tony ) et une autre, très drôle, à la fin qui tourne tout le film sur lui-même. Par contre, ce long métrage semble exclusivement réservé aux cinéphiles; pour les autres, il sera difficile d’apprécier son contenu ironique et ses références cinématographiques.

Auteur: Justin Charbonneau

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