Retours aux sources illustre magnifiquement le rôle de l’art dans la transition du passé au futur du le peuple cambodgien. ♥♥♥♥
Rithy Panh a dédié sa vie et son œuvre à témoigner du génocide cambodgien commis par les Khmers rouges; un des épisodes les plus sombres de l’histoire qui couta la vie à des millions de personnes dans la deuxième moitié des années 1970. Réalisant sans doute qu’il n’aurait pas assez d’une vie pour témoigner de toutes tragédies qui s’étaient passées à l’époque, il s’est associé aux réalisateurs Jean-Sébastien Francoeur et Andrew Marchand-Boddy pour continuer son travail essentiel de témoin de l’histoire de son pays. Grâce au regard nouveau et plein d’avenir des jeunes cinéastes, il ajoute un chapitre important au témoignage d’un sombre chapitre de l’histoire cambodgienne.
Retour aux sources donne la parole à FONKI, graffiteur né en France et élevé è Montréal, qui retourne au Cambodge transmettre sa passion à de jeunes artistes locaux aux méthodes et passés personnels. Alors que la culture cambodgienne avait été carrément anéanti durant le régime de Pol Pot, ces jeunes cambodgiens redonne vie à l’art et la culture de leur pays à travers les images des deux jeunes cinéastes.
‘’Rajoute des couleurs à ton présent si ton passé te semble gris.’’
Cette phrase tirée du film illustre bien l’état des personnages et l’esprit du film en général. On présente des témoignages historiques poignants, touchants, mais on rencontre également une jeune génération allumée, en phase avec l’art et avec son époque. On confronte le passé pour mieux façonner l’Avenir. FONKI rend un vibrant hommage à sa famille durement touchée par le génocide via des témoignages très personnels et rencontre des artistes de tout acabits avec un esprit ouvert et dynamique.
Le génocide étant récent, les plaies sont encore très vives au sein du peuple cambodgien. En ce sens, les réalisateurs offres un regard équilibré, empreint de tendresse, de compréhension et de désir se souvenir. Ainsi, on retrouve la notamment la prison S21 des films de Rithy Pahn, on revient sur les atrocités commises par les Khmers Rouges, mais on s’en sert pour évoquer les pas de géants faits par la communauté cambodgienne.
Le Street Art, le Hip-Hop, l’art revendicateur en général, est mis de l’avant dans de façon positive, lumineuse, façonnant l’avenir du pays à travers son passé. Les scènes de ‘’tag’’ avec musique entraînante et voyage au cœur de la communauté artistique côtoient celles des témoignages plus solennels, mais toujours sobre. Cette dualité dans la mise en scène permet de projeter l’esprit du spectateur dans l’avenir, comme le souhaite les protagonistes du film qui, à travers leur art, veulent rafraichir la mémoire des gens pour que de nouveaux souvenirs puissent trouver leur niche. C’est lorsque FONKI dévoile sa murale en toute simplicité, devant une population émue, que l’on voie que les artistes, comme le film, ont réussi.