Un premier film québécois au thème fort mais qui finit par lasser par excès de zèle. ♥♥½
À 86 ans, Henri Bernard perd la mémoire et s’évade quotidiennement de sa maison pour en trouver une autre plus « confortable ». Ses deux fils Gabriel, reporter en zones de guerre, et Éric, futur pilote, ne s’entendent pas sur la prise en charge du déclin de leur père, mais devront redécouvrir les liens qui les unissent afin d’accompagner celui-ci vers le lieu énigmatique qu’il recherche, « l’Autre maison ».
Voici un film premier québécois qui s’avère une belle demi-surprise…mais qui ne convainc par tout à fait.
Mathieu Roy, qui vient du monde du documentaire, passe aujourd’hui à la réalisation de fiction avec une forte envie de bien faire. Si la première partie est réussie, c’est à la fois car elle est hésitante et parce qu’elle réussit à capter le jeu des acteurs dans ce qu’il a de meilleur : Marcel Sabourin est parfait tout comme Emile Proux-Cloutier (les hauts et les bas de Sophie Paquin).
Mais que dire de cette seconde partie qui se laisse submerger par la direction photo?
Lourd de symboles, la mise-en-scène enchaîne les plans travaillés à une vitesse déconcertante. Trop travaillés? Sans aucun doute.
Malgré toute la sympathie que l’on peu porter à Mathieu Roy, à son envie de bien faire…force est de constater que le réalisateur semble ici abandonner son sujet aux mains d’une technique omniprésente : Jeu de lumière, de fumée, de superposition de couleur à n’en plus finir.
Son cadre était parfait, nul n’était le besoin de surcharger la technique.
A force de vouloir suggérer, le film s’embarque alors dans une direction aux antipodes du naturalisme et lui fait par la même occasion perdre toute âme indispensable à l’empathie nécessaire pour venir chercher le spectateur.
Toutefois nous retiendrons un ensemble assez prometteur même si, à force de vouloir privilégier le cinéma comme un art pictural, le réalisateur laisse un film un poil prétentieux et lourd…