Deuxième chapitre entre Ron Howard & Chris Hemsworth avec cet In the Heart of the sea. Si Rush était une belle réussite injustement boudée par le public, cette adaptation du roman qui a inspiré Moby Dick manque cruellement de saveur…. ♥♥
Hiver 1820. Le baleinier Essex quitte la Nouvelle-Angleterre et met le cap sur le Pacifique. Il est alors attaqué par une baleine gigantesque qui provoque le naufrage de l’embarcation. À bord, le capitaine George Pollard, inexpérimenté, et son second plus aguerri, Owen Chase, tentent de maîtriser la situation. Mais face aux éléments déchaînés et à la faim, les hommes se laissent gagner par la panique et le désespoir…
Ron Howard excelle dans le cinéma grand spectacle. Ainsi il avait réussi à captiver le monde avec Apollo 13 mais également il y a deux ans avec Rush qui n’avait malheureusement pas complètement trouvé son public. Moins à l’aise dans la recherche de vérité ou dans le drame, il s’était perdu dans les adaptions du Da Vinci Code et de Ange et Démons il y a de cela quelques années. Pour In the Heart of the Sea, traitant de l’histoire qui a inspiré Herman Meville pour son Moby Dick, on se disait qu’il tenait là un sujet en or. De quoi faire un vrai film catastrophe à sa mesure. Adapter au cinéma un roman rédigé par Nathaniel Philbrick serait-il la solution pour renouer Ron avec le succès ? Malheureusement rien n’était aussi simple.
Le problème est qu’ici Ron Howard semble longtemps hésiter entre le film catastrophe et le drame historique ce qui donne l’impression qu’il rate un peu les deux. D’abord parce que ses efforts de réalisme sont vains (on a rarement vu autant de brouillard, de brume et autres flous pour cacher l’absence de décors surtout dans la ville baleinière de Nantucket en 1820) mais également parce que le récit ne se prête pas vraiment au drame historique. Le réalisateur semble avoir toutes les peines du monde pour créer chez le spectateur une certaine empathie envers les matelots qui finalement intéressent peu. En outre, la partie narration avec le charismatique Ben Whishaw s’avère, elle, complétement insipide (sans oublier qu’elle plombe le récit plutôt que de lui donner du corps)
Le seul qui tient bien son rôle est (paradoxalement) le rôle principal, Chris Hemsworth. Ce dernier ne semble jamais aussi bon que dirigé par Howard puisqu’il excellait également en James Hunt dans Rush. Ici, et malgré son jeune âge, il est extrêmement crédible dans son personnage de gaillard marin, homme fort du navire et en fait presque oublier son physique de jeune premier prêt à rivaliser avec Chaning Tatum dans des rôles pour séduire les dames. D’ailleurs l’ironie du sort veut que cela soit Hemsworth lui-même qui ait fait lire le scénario à Ron Howard alors qu’ils tournaient tous les deux Rush.
Le duo fonctionne donc à merveille mais malheureusement le film ne se cantonne pas à un acteur dirigé par un réalisateur. Forcement ici on pense parfois au mieux (Life of Pie), parfois au pire (Unbroken) mais trop souvent malheureusement on s’ennuie.
Il faut bien admettre que Ron Howard est un réalisateur qui peut s’avérer intéressant lorsque ses scénarios le sont. Ici, il doit donc composer avec une histoire qui freine l’action tant attendue pour essayer de rendre vivant une certaine rivalité entre hommes. Malheureusement le film s’avère plutôt réussi lorsqu’il s’agit de créer quelques frissons, ce qui représente seulement 20% du film dans sa globalité. Le reste vous surprendra guère….
Je suis assez d’accord avec cette critique.
Pour moi le film est tr√®s in√©gale avec une premi√®re partie tr√®s bien ma√Ætris√©e qui constitue donc le souffle √©pique du film avec le voyage de l’Essex et tout ce que cela comprend (la temp√™te, la vie sur le baleinier, la chasse √† la baleine), et cette seconde partie centr√©e sur la survie et la psychologie des personnages qui est quasi inexistante. On voit ces hommes faire des choix difficiles mais on ne voit pas r√©ellement leurs actes. Ca ne prend jamais aux tripes et pire on fini m√™me par s’ennuyer tellement il ne se passe pas grand chose.
Une petite d√©ception pour ce film apr√®s l’excellent Rush.