Un film d’une intensité dramatique rare pour une production française. ♥♥♥♥
Alors qu’elle rentre d’un voyage professionnel en Chine, Louise découvre que sa rue a été le théâtre d’un crime. Aucun témoin, tout le monde dormait. Paraît-il. Pierre, son mari, travaillait. Il était en mer. Paraît-il… La police enquête, la presse aussi. Jusqu’à cette nuit où Louise rêve. Elle rêve que Pierre lui parle dans son sommeil. Qu’il lui parle longuement. Lui qui, d’habitude, parle si peu.
Fidèle à ses habitudes, Lucas Belvaux avait choisi un sujet poignant et retrouvait pour l’occasion son interprète de « Rapt » , Yvan Attal pour reconstituer un film à la psychanalyse violente : Jusqu’où peut aller la lâcheté de l’homme…
Adapté du roman « Est-ce ainsi que les femmes meurent? » de Didier Decoin, mais transposé depuis les années 60 à nos jours, de New York au Havres (on ne peut plus tendance ces dernières années avec « La Fée » ou « Le Havres »)
La première partie, plus descriptive, culmine en une scène poignante entre voisins (fantastique & trop rare Natasha Reigner); le réalisateur bascule ensuite du policier au judiciaire avec une reconstitution des faits des plus crédibles.
Le tout est porté par un régime de Vichy actuel et une question qui demeure encore et toujours…. : Et vous, à leur place, qu’auriez-vous fait?
Le tout est lent, froids mais assumé…et d’une beauté incroyable….
Si les activités portuaires au cœur du film permettent un certain échappatoire aux personnages, elles sont surtout une formidable toile de fonds.
Lucas Belvaux est en passe de devenir un réalisateur très important du cinéma français.
Si sa trilogie « un couple épatant, cavale & après la vie » figure déjà au rayon des meilleures vidéothèques, il signe ici un nouvel opus indispensable!