Guibord s’en va-t-en guerre: Dure vie de politicien !

Guibord ou le road-movie politique d’un député qui s’en va-t’en guerre ! ♥♥♥½

Guibord est le député fédéral indépendant de Prescott-Makadewà-Rapides-aux-Outardes, un immense comté du nord du Québec. Sous les yeux du pays tout entier, Guibord se retrouve malgré lui à détenir au Parlement le vote décisif qui déterminera si le Canada ira-t-en guerre. Accompagné de sa femme, sa fille et d’un stagiaire haïtien idéaliste nommé Souverain, Guibord parcourt sa circonscription pour consulter ses électeurs. Alors que les groupes d’intérêts s’invitent dans un débat qui dérape, le député devra faire face au poids de sa conscience.

Philippe Falardeau semble avoir trouvé le sujet tout tracé pour la période électorale actuellement en cours au Canada. Fidèle à ses habitudes de scénario aux préoccupations sociales et citoyennes, il brode cette fois-ci une comédie ludique sur les questions de responsabilité.

On sait que le réalisateur québécois a étudié en sciences politiques et relations internationales. Aussi il est rare (pour ne pas dire impossible) de trouver dans ses réalisations des scénarii vides de sens et Guibord ne faillit pas à la règle.

Le film fait d’ailleurs écho à L’exercice de l’Etat de Pierre Schoeller  et qui présentait idéalement les limites de la fonction politique. Pour Guibord, le constat est souvent proche avec un député qui voit se dresser devant lui différentes problématiques aux échelles également très différentes.La différence majeure avec le film français, c’est que le petit dernier de Falardeau cherche plus à divertir tout en utilisant un fond intelligent et sérieux. D’ailleurs la touche haïtienne est une bonne idée apportée par le réalisateur afin de remettre en perspective les échelles de préoccupation entre deux peuples que tout oppose.

Guibord

Si Guibord réserve des moments de drôleries, c’est aussi un road-movie dans tous les sens du terme (et oui, la question de la route est fondamentale mais c’est aussi le chemin parcouru par Guibord qui en fera une quête pleine de sens). Il y a un peu de Congorama, un peu de Lazhar et forcement une touche du Good Lie, récente réalisation américaine du réalisateur québécois.

Patrick Huard tient très agréablement le rôle du député indécis et Paul Doucet est irrésistible en premier ministre cabotineur. La révélation est à créditer à Sonia Cordeau, plus habituée à la tv et qui ressemble comme deux gouttes d’eau à la talentueuse Marylin Castonguay. Elle tient haut la main le rôle de la jeune reporter prête à tout pour couvrir ses évènements et réussir à faire beaucoup avec peu.

Guibord est un divertissement de très bonne qualité; le film est passé par le festival de Locarno avant de recevoir une mention spéciale du jury du TIFF. Un bon moment en perspective pour tous !

 

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