The Forbidden Room est ce genre de cinéma qui se permet une énorme liberté. ♥♥♥♥
Que se soit par sa narrativité déconstruite et extravagante qui mélange les images d’archives et des séquences originales, ou par l’ajout d’une quantité surprenante d’écritaux et d’intertitres, ce tout nouvel opus de Guy Maddin est assurément un bijou d’originalité, même s’il pourrait être mal reçu par certains.
Un sous-marin en perdition. Un coureur des bois. Une jeune femme amnésique retenue prisonnière. Un crooner au visage fondant. Des calamars volants. Un train assurant la liaison Berlin-Bogota. Une moustache… Et tant d’autres choses encore. (RVCQ)
The Forbidden Room, une esthétique éclatée et unique.
À ces inspirations esthétiques du film muet s’ajoute une trame sonore délirante, saccadée et déconstruite où sont mélangés la voix off, la musique et une multitude d’effets sonores intra et extra diégétiques. Une trame sonore simplement insensée, hypnotisante, éclectique, qui demande un travail de concentration mais qui ajoute certainement une grande valeur au film. On y observe aussi une quantité fulgurante d’effets visuels de style morphing, des transitions de brulures de pellicules et des effets visuels qui rappelle le cinéma expérimental. Ces effets ajoutent à l’esthétisme du film ainsi qu’à son désir de créer du rêve et de l’onirisme mais leur présence soutenue crée une lourdeur qui peut assommer par moment.
Une fresque étrangement absurde, théâtrale et surréaliste.
On aperçoit dans ce film une quantité surprenante de comédiens de provenance différentes. Roy Dupuis, Céline Bonnier, Sophie Desmarais, Caroline Dhavernas (Chasse Galerie dernièrement), Karine Vanasse, mais aussi, Udo Kier, Charlotte Rampling et même Mathieu Amalric. Leur jeu est profondément théâtrale et exagéré et navigue entre absurde et surréalisme. Sur papier, cela peut sembler intense mais dans les faits, ça sort plutôt bien sur l’écran car par son style éclaté, le film supporte tout à fait ce genre de jeu. De plus, on y sent souvent la présence de la caméra qui passe d’un visage à un autre, instable, toujours très près et l’éclairage, lui aussi théâtrale, est mobile, ce qui ajoute une superbe touche d’onirisme. Au final, il est incontestable que ce film possède une grande valeur par son originalité, par sa liberté ainsi que par sa créativité débordante.
Si par hasard un Behind the scene vous intéresserait, en voici un disponible sur le site du film.