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Marguerite et Julien: l’amour sans frontières

Si, de prime abord, il n’est certes pas facile de s’identifier au couple, la metteur en scène se questionne sur l’inné et l’acquis en filmant la naissance de leurs sentiments et les troubles qui les accompagnent. Comme à son habitude dans son cinéma, c’est l’amour qui jette son dévolu sur les personnages et non l’inverse.

Lola Pater: je règle mon pas sur le pas de mon pater

Maintes fois explorée sur grand écran ces derniers temps, de Boys don’t cry à Transamerica en passant par 52 Tuesdays ou encore The Danish girl, Nadir Moknèche trouve le ton juste sans pour autant approfondir ou établir un quelconque travail sur l’identité de genre. Ici on ne s’intéresse pas au passé de Lola et à ses motivations de transformation, mais plutôt à son bagage émotif qui rend difficile la reconnexion avec son fils. C’est en somme un film tourné vers l’avenir, certes maladroit et quelques fois poussif dans ses effets, mais néanmoins empreint d’espoir grâce à une sincérité troublante qui vient souvent toucher une corde sensible chez le spectateur.

Le garagiste: le vague à l’âme d’une œuvre philantropique

S’il est une chose que l’on ne reprochera pas à Renée Beaulieu, c’est d’écrire et filmer avec le cœur. Tour à tour, on est ému, tourmenté et soulagé. Ici pas de fioritures, ni d’artifices, elle filme la vie de gens ordinaires qui essayent de réparer leurs erreurs tout en restant libres. Ici le trépas n’effraie pas. Ici, on se sent bien entre ses mains qu’on a déjà hâte de retrouver.

Body/Cialo: de la douceur pour des corps en colère

Malgorzata Szumowska sait comment interpeller sans jamais choquer. Ses plans d’une précision implacable témoignent d’un grand sens de la direction d’acteurs qui, enfermés au début par un cadrage de fenêtre, s’émanciperont à la fin. Une fenêtre parmi tant d’autres. Derrière chacune se cache une souffrance, une histoire, ici celle d’un père qui aime sa fille, la maladresse d’un être qui ne sait pas toujours comment s’y prendre, mais qui s’essaie malgré tout. De sombres âmes abîmées, éclairées par les épreuves de la vie.

Ville-marie ou la confrontation des peurs

C’est à l’hôpital Ville-marie, lieu de leur rencontre, que ces âmes en peine vont peu à peu se relever pour s’acheminer vers la guérison. Il faudra qu’ils confrontent leurs peurs pour pouvoir vivre à nouveau et lâcher prise à l’image de cette scène où un ballon s’envole du balcon de Marie. Avec ses néons, la ville n’est alors qu’une immensité engloutissant l’humain, où les perpétuels travaux font écho aux réparations qu’ils devront entreprendre dans leur propre vie. 

Sicario: dans l’enfer du cartel de la drogue mexicaine.

Malgré tout ce soucis du détail, Sicario n’est pas un film bavard. Même s’il a beaucoup de choses à dire, le réalisateur n’a de cesse de suggérer plutôt que d’imposer. À l’action principale, Denis Villeneuve greffe des scènes de tendresse entre un père, policier corrompu, et son jeune fils, joueur de soccer. Ces moments de pause semblent être là pour faire écho aux intentions d’Alejandro qui ne cherche finalement qu’à se battre pour sauver ces vies de familles instables, dont la violence fait partie intégrante du quotidien. De bien rares moments de silence annonçant le chaos à venir qui ne nous quittent pas, même une fois sorti de la salle.