Le mois d’octobre est bien connu pour être le mois d’Halloween et donc… Celui de l’horreur. Le cinéma d’épouvante nous propose une multitude de sous-genres qui permettent à chacun de trouver celui qui lui convient en multipliant les possibilités narratives. Assez ironiquement, l’horreur en tant que catégorie cinématographique peut faire peur : sans y avoir été initié, il n’est pas aisé de s’y introduire soi-même tant ses produits sont nombreux.
Voici donc une compilation de long-métrages variés qui sauront chacun à leur manière vous donner goût au genre, ou au minimum vous faire frissonner le temps d’une soirée.
» Terrifier
États-Unis, 2016
Déjà abordé dans la rubrique « On dépoussière « , Terrifier est en voie de devenir une saga culte du sous-genre slasher. Leone pousse à son paroxysme la figure du clown-tueur avec le personnage d’Art, dont l’acteur David Howard Thompson réalise une performance plus qu’admirable. Terrifier sait aussi bien horrifier son audience que la faire rire (noir), ce qui est rarement aussi bien exploité que dans ce métrage. Les amateurs d’horreur apprécieront particulièrement le côté Série B des effets spéciaux, principalement pratiques, qui permet un regard presque intrusif sur les scènes les plus gores.
Un film de Damien Leone, avec Jenna Kanell et Samantha Scaffidi.
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» Pearl
États-Unis, 2022
Deuxième volet de la trilogie horrifique de Ti West, Pearl suit une jeune femme éponyme dont le rêve absolu est de devenir une star, loin de sa campagne natale qui la retient prisonnière. Ici, l’horreur est surtout psychologique puisque nous assistons à la dégradation de la santé mentale de Pearl et son plongeon dans le vice, que la performance de Mia Goth met d’autant plus en valeur. Il est d’ailleurs presque étonnant que la réalisation ait été faite par un homme, tant ce que l’on appelle la female rage est illustrée avec justesse. Le film est, pour l’anecdote, une des rares productions maintenues pendant la pandémie.
Un film de Ti West, avec Mia Goth, David Corenswet et Tandi Wright.
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» Grave Encounters
Canada, 2011
Sous-genre popularisé par The Blair Witch Project (Eduardo Sánchez et Daniel Myrick, 1999) et Paranormal Activity (Oren Peli, 2007), le found footage consiste à faire croire au public à la véracité des faits narrés en faisant passer les films pour des enregistrements non-fictifs, souvent « trouvés » ou « restaurés », ce qui est plus qu’efficace pour accentuer le sentiment de peur auprès du public. Grave Encounters fait souvent partie des oubliés du sous-genre, alors qu’il en est un excellent produit. Nous visionnons les rushs d’une équipe de télévision partie faire une chasse aux fantômes dans un ancien hôpital psychiatrique. Par son style cinématographique, le film efface la frontière entre fiction et réalité pour rendre l’horreur encore plus percutante et les jumpscares et screamers plus effrayants.
Un film de Colin Minihan et Stuart Ortiz, avec Benjamin Wilkinson, Sean Rogerson et Ashleigh Gryzko.
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» 28 Days Later
Royaume-Uni, 2002
Comment faire une compilation de cinéma d’épouvante sans inclure au moins un film de zombies ? Pour cela, 28 days later s’avère être exemplaire. Jim (Cillian Murphy) retrouve un Londres envahi par des infectés à son réveil d’un profond coma. Non seulement la narration permet au spectateur de profiter d’un récit classique où un protagoniste doit lutter contre l’invasion de ces monstres, structure classique mais tout de même efficace. Cependant, il l’aborde avec originalité : ici, les « zombies » courent. Danny Boyle, par sa mise en scène, nous fait vivre une expérience plus qu’oppressante qui a su donner un nouveau souffle à un sous-genre horrifique qui ne faisait autre chose que se répéter.
Un film de Danny Boyle, avec Cillian Murphy, Naomie Harris et Christopher Eccleston.
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» The Haunting of Hill House
États-Unis, 2018
Non seulement on compile, mais on triche. L’objet filmique est cette fois-ci une série de 10 épisodes produite par le géant Netflix. Ce format donne à l’œuvre de nombreux avantages par ses caractéristiques même : développer les enjeux de son récit et ses personnages par une narration complexe qui allie aspect épisodique et puzzle. Nous suivons les membres de la famille Crain, au passé comme au présent. Ses membres se remémorent les événements tragiques ayant abouti au suicide de leur mère (ou épouse), tout en essayant de mener leur existence malgré ce traumatisme qui les hante toujours. Flanagan brille par l’audace de sa mise en scène qui devient une des qualités fondamentales de la série, et a su y instaurer un souci du détail qui lui permet de se démarquer du paysage cinématographique contemporain. The Haunting of Hill House est une œuvre récente qui marquera certainement le genre horrifique par son influence en termes de storytelling et de cinématographie, et qui peut-être le fait déjà.
Une série de Mike Flanagan, avec Michiel Huisman, Carla Gugino, Henry Thomas et Victoria Pedretti.
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» A Nightmare on Elm Street
États-Unis, 1984
Plus connu dans le monde francophone sous le nom Les Griffes de la nuit, ce slasher culte est sans doute le plus célèbre de la liste. Nancy, jeune adolescente, voit un à un ses amis se faire massacrer dans leurs rêves par un homme au visage déformé par des brûlures et aux mains remplacées par des lames, le désormais célèbre Freddy Krueger. Son antagoniste est devenu un véritable symbole du cinéma d’horreur, notamment grâce à son humour cynique qui vient se heurter à la brutalité et à la violence de son comportement. Wes Craven est lui aussi devenu une figure majeure du genre, considéré aujourd’hui comme un maître de l’épouvante.
Un film de Wes Craven, avec Johnny Depp, Robert Englund et Heather Langenkamp.
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» Murder-Set-Pieces
États-Unis, 2004
Il était tout de même important d’évoquer un film bien moins renommé que les précédents qui incarne certains aspects du genre horrifique à la perfection. Murder-Set-Pieces est un métrage particulièrement violent, à la fois d’un point de vue visuel et moral. Nous sommes amenés à adopter le point de vue d’un tueur en série, l’accompagner dans sa traque et ses meurtres, sans que la caméra ne nous laisse détourner le regard. Il ne s’agit pas là d’un film gore pour le principe de l’être, mais d’une œuvre sordide qui a pour objectif de nous amener à prendre conscience de la banalité du mal chez certains êtres humains.
Un film de Nick Palumbo, avec Sven Garrett, Cerina Vincent et Tony Todd.
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Bon visionnement!
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Toutes les images sont issues des maisons de production respectives de chaque film.