Avec Le Secret de la Chambre Noire, Kiyoshi Kurosawa rate malheureusement son passage en France avec une oeuvre qui souffre de la comparaison avec son Creepy paru plus tôt cette année. ♥♥
Je me méfie toujours énormément des cinéastes qui font le choix de s’exiler à l’étranger. Je crois que malheureusement trop souvent, ceux-ci perdent leur sensibilité locale au profit d’un pseudo-universalisme qui au final édulcore trop souvent l’auteur jusqu’à le rendre insipide. Si le constat est dur, reste que nous avons plus connu de The International (Tom Tykwer) que de Copie Conforme (Abbas Kiarostami). Toutefois, lorsque j’ai eu vent que Kiyoshi Kuroswa, auteur des légendaires Cure, Retribution ou même l’excellent Creepy au dernier festival Fantasia, allait tourner un film en France, je me disais qu’il y avait là un auteur à la signature si intègre qu’il ferait indéniablement parti de ceux qui réussissent leur passage à l’étranger. Malheureusement, Le Secret de la Chambre Noire se trouve davantage dans le coin des déceptions.
Coiffé d’une distribution de première force (Olivier Gourmet, Tahar Rahim et Mathieu Amalric notamment), Le Secret de la Chambre noire nous raconte l’histoire d’un photographe (Olivier Gourmet) obsédé par les photos anciennes et de son assistant (Tahar Rahim). Rapidement, le travail sombre dans une spirale de souvenirs douloureux et de magouilles douteuses auxquels se mêlent divers personnages plutôt glauques notamment la fille du photographe et un promoteur immobilier sans scrupule.
Source : tiff.net
D’entrée de jeu, le jeu des acteurs est la grande déception, spécialement lorsque l’on regarde les solides noms présents au générique. Aucun d’entre-deux ne semble s’en tirer avec mention honorable et ils offrent tous une composition un peu fade, sans émotion ni intensité. On sent que l’ensemble manque de direction et les acteurs trop laissés à eux-même. La psychologie des personnages est également trop faiblement développée et affecte l’ensemble de la crédibilité du récit.
Manque d’inspiration
Certains plans demeurent par contre magnifiquement cadrés et nous rappelle tout le talent du cinéaste Kiyoshi Kurosawa. Ceux-ci sont toutefois trop anecdotique dans une histoire qui ne prend jamais véritablement son envol ni ne pose les bases solide d’un suspense. Si Kurosawa avait réussi l’incursion hors du cinéma d’horreur avec Tokyo Sonata, Le Secret de la Chambre noire n’arrive pas à la hauteur des standards auxquels le célèbre cinéaste nippon nous a habitué.