Creepy (Kurîpî) marque le retour du réalisateur japonais Kiyoshi Kurosawa au cinéma de genre. Adapté d’un roman de l’auteur japonais Yutaka Maekaw, le dernier long métrage de Kurosawa justifie sa réputation de maître de suspense, même si le film n’atteint pas tout à fait les attentes.♥♥♥
Détective distingué et psychologue criminelle, Koichi Takakura (Hidetoshi Nishijima) est appelé pour interviewer un jeune tueur en série. Selon Takakura, il y a trois types de tueur en série: Les deux premiers — « organisé » et « désorganisé » — comptent pour la majorité, mais il y a un troisième, beaucoup plus rare et plus difficile à attraper: un tueur avec des « caractéristiques mixtes».
Avant qu’il ne puisse le questionner, le tueur s’échappe de la station, ce qui conduit à une prise d’otages qui crée une séquence d’ouverture exaltante. Un an plus tard, Takakura a quitté le service et a déménagé en banlieue pour prendre position en tant que professeur d’université en psychologie criminelle. Contrairement aux excursions précédentes de Kurosawa, où les paysages urbains austères sont utilisés pour amplifier le sentiment d’aliénation, Creepy déménage en banlieue pour explorer l’effondrement de la cellule familiale. Tout d’abord, Takakura apprécie le calme et la tranquillité, mais sa faim pour le passé signifie qu’il faut très peu pour le persuader de s’impliquer sur le cas d’une personne portée disparue il y a six ans.
Creepy: Une étude familiale
Kurosawa aborde les mystères entourant cette affaire — et l’orientation du film sur la dégénérescence de la famille — comme un crime à examiner, mais jamais résolus. Alors que Takakura se plonge dans le cas, sa femme se présente à leurs nouveaux voisins, y compris Nishino , un gentilhomme curieux qui l’accueille avec un mélange déconcertant d’hésitation et d’hostilité. Puis un jour, la fille de Nishino, Mio apparaît à leur porte et révèle à Takakura un secret choquant. Les amateurs de Kurosawa accueilleront son retour au genre les bras ouverts. En élaborant un réseau de rebondissements narratifs, Creepy utilise son artifice procédural pour diriger le spectateur dans une série d’impasses créant une ambiance de terreur tout en gardant le public aussi confus que Takakura.
Il y a quelques rires le long du chemin, avec l’humour espiègle de Kurosawa incarnée le mieux dans une conférence donnée par Takakura à ses étudiants. Il décrit de façon froide un tueur en série américain qui a violé quatre prostituées dans une chambre d’hôtel avant de les amener en montagne et de les chasser pour son amusement personnel. Le visage des étudiants sont atterrés d’horreur à la nature complexe du crime, avant que Takakura adoucit l’humeur en déclarant « Ils font tout plus gros aux États-Unis ». Accidenté, alambiqué et chargé de beaucoup trop de rebondissements, Creepy bat malheureusement de l’aile pour équilibrer à la fois terreur et suspense, avec une intrigue prévisible qui prend du temps à se démêler.
*Le film sera présenté le 26 juillet à 22h00 au Théâtre Concordia Hall.
Cette critique a été écrite dans le cadre du Festival International de films de Fantasia.