Second long métrage d’Olivier Godin, Nouvelles Nouvelles est un objet à part dans les propositions cinématographiques actuelles ♥♥♥
Dans la ville de Montréal, cet hiver-là, il y a une fille. Trois capitaines lui font la cour. Le cinéma a tué Jean-Baptiste Lamirande, le funeste Libérateur, qui ressuscite un peu avant Noël. Héloïse, une actrice amnésique ayant égaré sa montre, fait l’objet d’une recherche de personne disparue. Lamirande se charge de la ramener à sa mère. Il se retrouve au cœur d’une intrigue rocambolesque où des personnages gravitant au bar de l’auberge La voie lactée s’entretiennent et devisent poétiquement. Dans ce voyage au pays des mots, on ne rencontre pas que des gens recommandables et honnêtes, mais le héros saura remettre tout en ordre avant de retourner au royaume d’où on l’a extirpé. Et la messe de minuit aura lieu comme chaque année.
Attention à vous. Ovni ! Et qui dit ovni dit à ne pas mettre entre toutes les mains !
Car le nouveau long métrage d’Olivier Godin est une réalisation artistique plus proche de la réalisation artistique picturale que du septième art à proprement parler. Bien entendu, le réalisateur avancerait nombre de ses influences (dont la nouvelle vague) pour justifier son caractère cinématographique mais il convient qu’un synopsis et une simple bande annonce pourraient difficilement caractériser le film.
Si la forme interpelle forcement dès les premières minutes, il y a fort à éprouver en regardant ce Nouvelles Nouvelles…Car au fil des minutes se tisse comme une empathie envers le style (à mi-chemin entre le théâtre, la chronique et le cinéma donc) qui plaira sans doute aux plus ouverts d’entre nous.
Olivier Godin dont les deux courts La boutique de forge (2012) et Feu de Bengale (2014) avaient chacun remporté les prix du meilleur court métrage canadien au FNC compose un second long métrage étrange, interpellant mais également très personnel…. Et dont la simple voix téléphonique d’Eve Duranceau pourra peut-être vous suivre quelque temps !