Tom Cruise reprend son rôle dans Mission impossible: Rogue Nation, un film divertissant, mais vide d’esprit. ♥♥♥
Y a-t-il un héros de film d’action moins intéressant qu’Ethan Hunt ? Même après cinq Mission: Impossible, il est toujours perçu comme un livre contenant uniquement des pages vierges; il se comporte comme un robot portant le sourire vide de Tom Cruise. Nous n’apprenons strictement rien de nouveau sur lui dans Rogue Nation autre que le fait qu’il peut retenir sa respiration pendant plus de trois minutes et qu’il possède une mémoire plus efficace qu’un ordinateur. S’ils se croisaient lors d’une fête, même James Bond serait tenté de s’échapper pour trouver une conversation plus captivante.
Une approche différente
Le réalisateur de Jack Reacher (2012), Christopher McQuarrie, conçoit cette suite plus conservatrice dans sa mise en scène que le dernier opus de la série, mais mal centré dans ses intentions. On cède beaucoup de temps d’écran à l’expert en technologie, Benji Dunn (Simon Pegg), et son humour britannique qui détourne l’attention sur le véritable motif du film. Cette fois-ci, le personnage présomptueux de Cruise et la présence agitée de Pegg forment le duo d’espions principal dans cette nouvelle aventure divertissante, mais vide d’esprit.
Après une dynamique scène d’action avec un avion, l’agent Hunt est déclaré un homme recherché par la CIA, ce dernier doit traquer le mystérieux Syndicat, une organisation internationale rivale et dévoyée, sans ses ressources habituelles, car la IMF (Impossible Missions Force) a été démantelée à cause de ses procédures irréfléchies. Ils sont aidés et /ou entravé, selon son humeur, par une agente double, interprétée par Rebeca Ferguson, dont le personnage est de loin, le plus complexe dans ce film.
Rogue Nation: des hauts et des bas
Rogue Nation est un film inégal sous différents aspects : dans le camp du positif, on retrouve une performance solide et séduisante de Ferguson, ensuite il y a le brillant Sean Harris dans la peau d’un terroriste avec la voix du baron Greenback de Danger Mouse et une poignée de scènes d’action bien ficelées moins spectaculaires que Ghost Protocol (2011), mais plus crédibles en terme de réalisme (la scène d’ouverture par exemple).
Mais dans la colonne du négatif, on retrouve quelques points de plus: d’une intrigue dont on se fout totalement au dialogue insignifiant et banal, de la performance robotique de Tom Cruise au chef de la CIA, Alec Baldwin, qui récite les lignes les plus stupides jamais dites dans une superproduction américaine (plusieurs vont en rire). Déjà la production a signé pour un sixième volet….
Auteur: Justin Charbonneau