Je suis un soldat

Premier film très référencé pour Laurent Larivière, Je suis un soldat est un joli rôle en contre-emploi pour Louise Bourgoin mais il ne permet jamais de faire oublier la prétention de ses cinéastes référents. ♥♥

Sandrine, trente ans, est obligée de retourner vivre chez sa mère à Roubaix. Sans emploi, elle accepte de travailler pour son oncle dans un chenil qui s’avère être la plaque tournante d’un trafic de chiens venus des pays de l’est. Elle acquiert rapidement autorité et respect dans ce milieu d’hommes et gagne l’argent qui manque à sa liberté. Mais parfois les bons soldats cessent d’obéir.

Présenté à Un Certain Regard au Festival de Cannes 2015, Je suis un soldat est le premier long métrage de Laurent Larivière, qui a par ailleurs réalisé des courts et moyens-métrages. Le film s’intéresse au personnage de Sandrine, Louise Bourgoin, héroïne déchue qui semble interpréter la fameuse cigale ayant chanté tout l’été…. Quand on perd son boulot et son appartement dans le même temps, il ne faut pas bien longtemps pour tomber dans le misérabilisme social….

 

Ce qui est frappant avec Je suis un soldat, disons dommage, c’est que tout semble avoir été fait pour entrer dans une potentielle sélection cannoise : Depuis son traitement glauque jusque sa performance d’actrice dans un rôle à contre-emploi, le premier long métrage de Laurent Larrivière multiplie les bon points permettant au film d’obtenir une nomination en mai dernier dans la catégorie Un certain regard.

Sans être raté ni au contraire vraiment réussi, Je suis un soldat emprunte le chemin très balisé du film d’auteur qui se contente de suivre ses confrères (forcement on pense aux frères Dardenne même si le film reste très ancré dans la fiction). Depuis la représentation sociale jusqu’au traitement (en passant par la minute chantée du film), le long métrage est une accumulation de références pour ne pas dire de copie conforme.

Le résultat est surprenant dans le mauvais sens et rappelle quelques récentes réalisations de cinéastes cherchant encore leur voix. Ainsi Je suis un soldat empêche de créer une réelle émotion trop occupé à représenter un milieu, une situation, une problématique…

A titre de comparaison, l’univers social de Darling de Christine Carrière est très proche de celui des frères Dardenne. Pourtant jamais la réalisatrice ne s’aventure sur un traitement identique et livre une copie des plus personnelles.

Le film reste à voir surtout si vous voulez voir Louise Bourgoin dans un registre auquel on ne s’attend pas : Méconnaissable et spontanée, la jeune actrice livre ici une performance même si mieux dirigée, elle aurait sans doute fait preuve de plus de nuances.

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