Présenté en toute discrétion au dernier festival Cinemania, Je ne suis pas un salaud est un drame personnel et violent dans la lignée de Jacques Audiard porté par un Nicolas Duvauchelle convainquant ♥♥♥½
Lorsqu’il est violemment agressé dans la rue, Eddie désigne à tort Ahmed, coupable idéal qu’il avait aperçu quelques jours avant son agression. Alors que la machine judiciaire s’emballe pour Ahmed, Eddie tente de se relever auprès de sa femme et de son fils et grâce à un nouveau travail. Mais bientôt conscient de la gravité de son geste, Eddie va tout faire pour rétablir sa vérité. Quitte à tout perdre…
Bon, le sujet semble avoir été rabâché et beaucoup utilisé, mais Emmanuel Finkiel qui a déjà signé plusieurs long métrages, réussit toutefois à intéresser son auditoire en proposant certain choix de mis-en scène et de montage plutôt intéressants.
Il y a dans Je ne suis pas un salaud comme une passion du film noir, de la tragédie moderne (la violence, la police, l’univers carcéral). Mais à voir le parcours de Finkiel il ne faut pas vraiment s’étonner si son nouveau long métrage est dans une certaine continuité de ce qui se fait de mieux dans le cinéma français. Ainsi il était assistant réalisateur sur L’appat de Tavernier et également sur De battre mon cœur s’est arrêté de Jacques Audiard; deux brillants films noirs et violents.
Il tend un rôle de premier plan à Nicolas Duvauchelle qui n’en demandait pas moins, lui qui semblait avoir du mal à confirmer les promesses qu’on avait pu mettre sur lui. Face à lui en revanche, les personnes qui interagissent sont convainquant sans plus. Disons que Mélanie Thierry fait du Mélanie Thierry (mais elle le fait bien)
Si le film ne révolutionnera pas le genre, il satisfera toutefois un public adepte de drame social actuel et ouvrira peut-être une carrière à un réalisateur qui semble avoir bien observé ses pairs.