Film d’époque convenu avec frou-frou et romance, Belle aura définitivement du mal à faire sa marque.♥♥½
Belle nous raconte l’histoire peu banale de Dido Elizabeth Belle, une métisse, fille illégitime d’un amiral de l’armée britannique et d’une esclave noire. À la mort de sa mère est recueillie par la famille de son père et élevé par son oncle, William Murray Comte de Mansfield, Lord Chef of justice. Le film se concentre sur le moment de l’Affaire Somersett en 1772, un important procès que l’oncle de Belle doit juger. Le procès tourne autour d’un cas de possession d’esclave, ce qui pose le Comte de Mansfield dans une position peu impartial vu sa filiation avec Belle, fille d’esclave. Durant l’époque du procès, Belle fait la rencontre de John Davinier, un apprenti juriste, fervent défenseur de James Somersett.
Via la BBC, les anglais ont développé une véritable expertise dans le domaine de la reconstitution historique. Souvent concentré sur des anecdotes historiques, avec un souci du détail porté particulièrement sur les costumes et décors. La plus célèbre des dernières années est sans doute The King’s Speech de Tom Hopper qui avait remporté l’Oscar du Meilleur Film. Malheureusement, il faut être capable de trouver un quelques choses de plus que les autres pour sortir du lot, sinon on est vite relègue aux oubliettes avec les centaines de version des adaptations des romans de Charles Dickens, des sœurs Bronte et de Jane Austen que le cinéma et la télévision nous à donner.
La question de l’esclave en Angleterre n’a pas beaucoup été abordée dans les fictions, du moins pas autant qu’aux États-Unis. Pourtant jusqu’en 1833, elle y était légale. Mais est-ce que la rareté d’un sujet fera en sorte que le film sorte du lot et ce quelques mois après que Savannah et 12 years a slave soient sorti sur nos écrans avec le succès que l’on leur connait. Malgré une direction photo soignée et des acteurs formidables, particulièrement l’interprète de Belle, Gugu Mbatha-Raw, et de John Davinier, Sam Reid, deux quasis-inconnus qui illumine le film de leur présence, ça ne serait pas suffisant. Les faiblesses du scénario, qui laisse un trop grande place à la romance et pas assez à l’histoire, et une réalisation des plus conventionnels de Amma Asante, qui signe ici son deuxième, 10 ans après A Way of Life, nuisent malheureusement à l’ensemble, faisant de Belle le film le plus oubliable des derniers temps: aussitôt vu, aussitôt oublié.