Irrational man de Woody Allen, explore le hasard de la vie, dans un film ni excellent ni mauvais…♥♥♥
La session d’été va bientôt débuter dans un collège du Rhode Island et les étudiants ont hâte de connaître leur nouveau professeur de philosophie. C’est Abe Lucas qui leur enseignera et il est en pleine crise existentielle, passant son temps à boire et à broyer du noir. Même les avances d’une collègue n’arrivent pas à lui changer les idées. Seule son élève Jill semble être capable de l’attendrir et elle est prête à rompre avec son amoureux pour être à ses côtés. Après avoir surpris une conversation sur un mari violent, Abe se met en tête de l’éliminer, ce qui lui procure une joie de vivre incommensurable.
Depuis Cassandra’s Dream (2007), il y avait bien longtemps que le cinéaste américain Woody Allen n’avait pas joué la carte du meurtre et mystère avec un personnage tragique masculin au cœur d’un drame. Irrational Man renoue et se rapproche ainsi des semblables tels que Crimes and Misdemeanors (1989) et Manhattan murder mystery (1993). Ici, on nous offre Abe ( Joaquin Phoenix ), un envoûtant professeur de philosophie qui débarque dans la côte Est pour enseigner dans un illustre établissement universitaire. Il est précédé par son caractère excentrique et sa réputation de coureur de jupons; il se trouve également qu’il est déprimé et totalement impuissant. Deux femmes l’encerclent : la professeure Rita ( Parker Posey ), qui veut à tout prix coucher avec lui tout en souhaitant refaire sa vie ailleurs en Europe, et une étudiante délurée, Jill ( Emma Stone), qui insiste ,faiblement, que son intérêt chez cet homme et son nuage sombre est purement platonique. Abe se sent inutile et sans direction. C’est seulement lorsqu’après avoir écouté une conversation dans un restaurant qu’il décide d’élaborer un complot visant à commettre le crime parfait pour une cause morale. Son goût pour la vie reprend alors qu’il intellectualise son chemin jusqu’au meurtre, et c’est ainsi que la musique jazz commence proprement à se faire entendre.
Un film allenien qui ne vit pas sa pleine existence
Le tout semble assez familier : le génie torturé, la brillante jeune femme, l’intrigue prenant un virage suffocante ,un assassinat amené dans un débat existentiel, le monde qui se referme de plus en plus sur l’antihéros. L’ensemble de ces éléments est agréablement accompagné d’une multitude de références d’auteurs philosophiques. Mais il y a quelque chose de bâclé et léthargique chez Irrational man, même selon les normes inégales d’Allen. C’est nullement un film déshonorable; c’est une œuvre respectable et simple, mais sans plus. On y retrouve assez de contenu pour les aficionados d’Allen pour profiter et déballer ce film au ton irrégulier; mêlant drame et comédie un peu maladroitement. Mais le niveau d’énergie est faible et n’est pas aidé dans les premières phases par le film, étant ancré par les murmures de Phoenix au désordre laconique.
Irrational movie
Heureusement, Emma Stone est une présence fiable et animée, et la performance de Phoenix est à son meilleur lorsqu’il est en tandem avec l’enthousiasme de son personnage. Parker Posey, malheureusement, est aux prises avec un personnage qui reflète mal son créateur : une femme intelligente, mais ivre et inexplicablement prête à se jeter au parcours académique du misérable professeur de Philo. Et vous avez besoin d’une narration sérieusement excitante, énergique et stylisée, le genre que Allen utilisait régulièrement autrefois, pour être en mesure de pousser à travers une intrigue ridicule que ce dernier a concoctée. Mais étant donné que tout ceci est absent, Irrational man finit par être l’ombre de son potentiel initial.
Auteur: Justin Charbonneau