TOY STORY 4 : Enfant est devenu grand (et parent)

États-Unis, 2019
Note: ★★★ 1/2

Ne jamais sous-estimer l’équipe créatrice derrière les films de Pixar. 24 ans après l’original (Toy Story (1995)), ce quatrième volet, en apparence superflu après la conclusion du troisième opus sorti en 2010, réussit à renouveler la franchise tout en utilisant la même formule : un jouet est perdu. La magie opère. Cette histoire de jouets est la (définitive) fin que nous ne savions pas possible.

Woody et Bo Beep | Crédit Walt Disney et Pixar Animation

Woody est toujours avec Bonnie. Même s’il est délaissé depuis quelques temps par son enfant, il demeure loyal. De retour de sa première journée à la garderie, Bonnie rapporte Forky, sa création originale. Lors de vacances sur la route, Forky, à cause de sa crise identitaire -il se prend pour un déchet puisqu’il en est constitué- se jettera à la fenêtre du véhicule récréatif de la famille de Bonnie. Poussé par sa loyauté envers le bien-être de la jeune fille, Woody tentera de ramener Forky à sa créatrice qui voit en lui le confort en ces temps de changements.

Gaby Gaby | Crédit : Walt Disney et Pixar Animation

La force de Toy Story a toujours été d’ancrer la motivation des méchants dans un besoin primaire humain non assouvi : l’oubli et l’abandon de Lotso (Toy Story 3) ou encore l’isolation de Stinky Pete (Toy Story 2 (1999). Dans Toy Story 4, l’antagoniste Gaby Gaby n’y fait pas exception. Entourée de ses pantins serviteurs muets, elle inspire la peur puisqu’elle ne désire qu’une chose, être parfaite pour appartenir à un enfant coûte que coûte.

Buzz Lightyear, Ducky et Bunny | Crédit : Walt Disney et Pixar Animation

Toy Story 4 change de public et s’adresse aux parents avec sa principale thématique : être parent. Les enjeux du film font grandement écho aux réalités parentales. Woody doit apprendre qu’il n’est plus essentiel au bien-être de son enfant (laisser voler de leurs propres ailes les enfants devenus adultes). Pour sa part, Gaby Gaby incarne ce profond désir de devenir parent. Cette dernière n’a jamais été adoptée par un enfant, elle possède donc un besoin primaire non assouvis, comme Lotso et Stinky Pete avant elle. Gaby Gaby fera alors tout pour atteindre son objectif. Le film pousse même la métaphore en la rendant « infertile » (elle a une pièce intérieure défectueuse), mais finira par adopter/se faire adopter par une jeune fille égarée.

Woody et Duke Caboom | Crédit Walt Disney et Pixar Animation

Le film demeure très divertissant, principalement à cause des nouveaux jouets. Les deux peluches Ducky et Bunny, ainsi que Forky et Duke Caboom (Capitaine Canada) dynamisent cet ensemble de jouets. Il faut dire que dans sa version originale anglaise, le choix des acteurs est particulièrement réussi. Le duo comique américain Key and Peele (Keegan-Michael Key et Jordan Peele) donnent vie à Ducky et Bunny, l’acteur comique Tony Hale semble être le seul choix possible pour rendre la condition quasi suicidaire de Forky, et le cascadeur Duke Caboom, abandonné par son propriétaire Canadien prénommé Réjean (dans sa version originale anglaise, traduit par Ryan pour la version doublée au Québec), est interprété par Keanu Reeves. De plus, Christina Hendricks donne ce ton calme mais inquiétant à Gaby Gaby. Toy Story 4 marque surtout le retour en force de Bo Beep et ses trois moutons, l’adorable lampe de la sœur d’Andy, avec qui Woody a un historique amoureux.

Buzz Lightyear, Bunny, Ducky, Woody, Giggles McDimples et Bo Beep | Crédit Walt Disney et Pixar Animation

Le film plaira tant aux enfants qu’aux adultes, mais le cœur des parents est ici la cible de ce quatrième film. À voir avec ou sans enfant, que vous soyez parent ou pas.

Durée: 1h40

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