The Search, réalisé par Fred Zinnemann en 1948, est drame d’après-guerre au accent néo-réaliste comme peu d’américain l’on fait.
Dans un Berlin dévasté, un jeune garçon traumatisé par son expérience à Auschwitz reste menuet, fuyant un camp pour jeunes orphelins, il sera recueilli par un G.I. américain qui lui apprend la langue anglaise. En parallèle, on suit Mrs. Malik, le mère du garçon, qui parcourt les routes de Berlin à le recherche de son fils. Après avoir été mal informée de la mort de son fils, elle travaillera un certain temps au camp pour orphelin, celui même duquel son fils s’était enfuit quelques semaines plutôt.
Le film s’ouvre sur un écrit nous informant que le film fut tourné à Berlin, dans les véritables lieux où ce déroule l’action. Pas de décor de studio, pas de ruines en carton pâte, que des extérieurs bien réel, d’un réel qui est plus désolant que ce que toute reconstitution aurait pu créer. Ce grand film de Fred Zinnemann, il ne faut pas l’oublié, est tourné et sort en salle la même année qu’Allemagne Année Zéro de Roberto Rossellini. Les deux films ne sont pas si éloigné l’un de d’autre. Deux films sans grandes star (rappelons que The Search fut le premier rôle d’importance de Montgomery Clift), deux films tournés en décor naturel, deux films qui mettent en avant le désarroi des enfants à la suite de la deuxième guerre, mais surtout, ils sont unit par un étrange sentiment de quasi-documentaire qui plane sur certaines séquences.
Zinnemann pousse sa volonté de réalisme en tournant le film en multilangue, donc si le caméra s’attarde sur un jeune garçon ou un militaire qui parle anglais, ou français, ou tchèque, ou allemand, mais il parle dans la langue qui lui est propre, ce qui fait que l’on passe de l’anglais au français à l’allemand constamment. Si ce procédé est plus courant aujourd’hui, en 1948, pour un film produit par l’un des grand major (Metro-Goldwyn-Mayer), cela fait figure de singulière exception.
Si le film est à point faible, qui l’empêche d’être du niveau de chef-d’œuvre de Rossellini, est l’utilisation par moment d’une narration. Une narration qui ne se contente pas que raconter l’histoire, mais qui porte une réflexion un peu lourdaude et toujours inutile. Fort heureusement, si elle est très présente dans le premier tiers du film, elle s’efface par la suite.
En 1949, la film reçoit le Golden Globe du Best Film Promoting International Understanding. Ce n’est pas sans raison, dès 1939/1940, le cinéma américain avait commencé à parler du conflit, Zinnemann tourne d’ailleurs en 1942 Eyes in the Night et en 1944, The Seventh Cross, deux films qui parlent ouvertement du problème nazi, mais The Search est le premier film américain d’importance à parler de l’après conflit. Le premier a parlé des orphelins que le conflit à créer, le premier a montré aux américains un pays démoli par un conflit ravageur. Le spectateur, même celui d’aujourd’hui, continue de ressentir cette impression de première fois, avec les maladresses (les costumes caricaturales des rescapés) et surtout les sublimes moments que cela peu créer (entre autre, la magnifique scène du sandwich, une scène que reprendra Michel Hazanavicius dans son remake). Zinnemann tourne back-to-back trois films qui pourraient être perçues comme sa trilogie d’après-guerre: la même année que The Search, il tourne The Act of Violent qui parle d’un soldat démobilisé qui doit vivre avec les conséquences des décisions qu’il a prises en temps de guerre et deux ans plus tard, il tournera The Men, qui raconte l’histoire d’un vétéran revenu au pays paralysé.