Ouïghours, prisonniers de l’absurde

Une autre dénonciation frontale des travers de la guerre en Irak et de Guantanamo par le cinéaste Patricio Henriquez. ♥♥♥½

Après Vous n’aimez pas la vérité – 4 jours à Guantanamo, Patricio Henriquez braque à nouveau sa caméra sur la tristement célèbre prison américaine des Antilles. S’intéressant cette fois-ci au sort des Ouïghours, minorité de la province de Zinhiang en Chine, Henriquez dénonce une fois de plus à grands traits les abus du gouvernement américain à Guantanamo et lors de la guerre en Irak en général.

Vingt-deux hommes se trouvent en Afghanistan en octobre 2001 lorsque les États-Unis envahissent le pays pour traquer Oussama ben Laden. Ils sont turcophones musulmans et appartiennent à la minorité chinoise ouïghoure, réprimée par le pouvoir central de Beijing. Du nord de la Chine à la base américaine de Guantanamo, le nouveau film de Patricio Henrìquez suit l’incroyable odyssée de trois de ces rescapés de l’absurde associés malgré eux au terrorisme mondial.

 Ouighours

Tout de suite, on met la table sur ce qui sera, on le découvre rapidement, une injustice crasse. Henriquez nous présente ses hommes innocents sans fioritures, et nous dévoile peu à peu les injustices auxquels ils auront été confrontés. Sans amertume reou rancœur aucune, les intervenants sont parfaitement lucides et se livre sans détour; chacun ayant une histoire propre à raconter menant au même constat; les crimes impunis commis au nom de la prétendue sécurité.

La progression dramatique est suivie scrupuleusement (parfois trop; on aurait pu se passer des animations ou de la musique soutenue) et l’intérêt du spectateur suit la courbe ascendante de l’injustice qu’il ressent tout au long du film. Avec ce nouveau pamphlet, Henriquez confirme sa signature de cinéaste revendicateur réfléchi et pertinent.

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