La jeune actrice-réalisatrice française, Maïwenn Le Besco, voit son quatrième film avec Vincent Cassel et Emmanuelle Bercot sélectionné au festival de Cannes ! Portrait d’une jeune femme qui aime les sujets percutants !
Beaucoup l’ont découverte médiatiquement au moment où son Polisse a remporté le prix du jury à Cannes en 2011; Pourtant ce n’est pas là que sa carrière de réalisatrice a commencé. Est-ce avec le déjà culte Pardonnez-moi en 2006 ? Presque !
Il faut en fait revenir aux prémices de son enfance (comme c’est aussi montré dans son premier film), à ces années où elle interprète Isabelle Adjani jeune dans l’été Meurtrier de Jean Becker.
Elle a alors sept ans et sa mère l’envoie courir sur tous les casting de la terre, bien décidée à faire de son enfant une star : « « Sa mère n’avait pas fait de carrière et voulait à tout prix qu’elle soit actrice. À trois ans, elle la traînait dans tous les castings ». Pourtant ce n’est pas tout à fait une enfant star… En 1990, elle remporte le concours mannequin du magazine 20 ans…et ne refait plus vraiment parler d’elle dans le cinéma… sauf en 1991 lorsque, à 15 ans, elle rencontre Luc Besson dont elle tombe amoureuse et qu’elle épouse un an plus tard. Elle file alors à Los Angeles, moins intéressée par le fait de faire carrière que par le fait de s’occuper de sa fille Shanna.
En 1996, elle interprète la diva du Cinquième élément… mais, rejetée par Luc Besson qui s’éprend de Mila Jovovitch, elle rentre en France et reprend tout à zéro, cours de théâtre notamment.
Maïwenn depuis l’enfance écorchée jusque l’exorcisation avec le café-théâtre
En 2003, elle se lance dans l’écriture d’un one-woman-show en grande partie autobiographique, Le Pois chiche qui est beaucoup mis en avant dans son premier long métrage : Pardonnez-moi ! C’est en 2006 qu’elle le réalise avec un casting impressionnant : Pascal Gregory, Mélanie Thierry, Marie France Pisier… Le film est succès critique et une belle occasion pour Maïwenn de révéler sa personnalité. En outre, elle explore un genre, le documentaire fiction, qui trouble autant qu’il interpelle (voir critique)
On l’oublie quelques mois, quelques années et elle revient, non sans avoir contacté une pléiade d’actrice (Mélanie Doutey, Marina Foïs, Jeanne Balibar, Karin Viard, Charlotte Rampling…) pour une fiction autoportrait sur les actrices : « Je leur expliquais qu’on allait faire un film pour se moquer de nous » disait-elle à On n’est pas couchés. Le bal des actrices est un bonbon sucré qui n’obtiendra pas complètement le succès qu’il mérite…Difficile lot des comédies non-populaires….
En 2011, et après avoir passé plusieurs mois avec la brigade des mineurs et en avoir réalisé un film tourné en multi-cam, Maïwenn voit son troisième film, Polisse, sélectionné par miracle à Cannes ! C’est la consécration d’autant qu’elle est rappelée pour le palmarès. Un prix du jury justement conquis pour, à l’instar de son premier film, un nouveau long métrage choc !
Maïwenn sera t’elle la Reine du festival de Cannes ?
Déjà, on sait de Mon Roi que c’est une rencontre amoureuse entre deux personnages. Maïwenn a même déclaré dans Première qu’elle trouvait « difficile de filmer la rencontrer amoureuse sans que cela soit niais »…. Les rôles principaux sont distribués à Vincent Cassel et Emmanuelle Bercot (réalisatrice d’Elle s’en va) alors que Maïwenn avait dans un premier temps pensé confier le rôle à Jennifer Connelly (Requiem for a dream).
« Le truc avec Vincent, c’est qu’il a tellement travaillé dans sa vie, tellement pris de cours de théâtre avec des méthodes différentes qu’il n’a pas besoin de se mettre en condition. Il peut jouer devant une chaise vide et il est tout de suite génial »
Elle revient à Cannes avec une sélection inespérée puisque son film devait initialement sortir fin 2014… A l’instar des films de Guillaume Nicloux et Valérie Donzelli, c’est un film de couple dont on devrait beaucoup parler. Les films de Maïwenn sont toujours forts, incisifs et percutants…un peu à son image, elle que j’ai pu rencontrer à Cannes dans le cadre du festival Cinemania… Si son côté direct et cash sont un gros atout à sa filmographie, espérons qu’elle saura se contenir pour continuer à trouver des partenaires, des alliés avec qui continuer son travail au combien important…