Avec Le Paradis, Alain Cavalier revient au documentaire expérimental pour notre plus grand bonheur. ♥♥♥
À 84 ans bien sonnés, Alain Cavalier n’est pas prêt d’arrêter de nous étonner. Assistant de Louis Malle sur Ascenseur pour l’échafaud et Les Amants, le cinéaste de Thérèse, Mise à Sac et Irène revient au documentaire expérimental avec Le Paradis. Malgré son âge avancé, celui qui nous avait offert le mémorable Pater à Cinemania il y a quelques années revient au documentaire expérimental avec une série de séquences intimes tournant autour du paradis, de la Bible ou de la vie impliquant personnages, plantes ou animaux,.
Alain Cavalier sans compromis
Difficile d’expliquer un film aussi singulier que Le Paradis (comme c’est souvent le cas avec Alain Cavalier). Le cinéaste nous offre son film, sans aucun compromis, mais avec douceur et un franc plaisir. Si des moments peuvent laisser perplexe, plus souvent qu’autrement, il nous invite tout doucement à rentrer dans son monde. En cherchant le paradis et la beauté dans la vie la plus quotidienne, il nous offre un film tout en simplicité et en authenticité. Il vit et filme à sa façon, sans se soumettre aux dictats du cinéma et du monde effrené dans lequel il vit.
On ne demandera pas à un cinéaste avec la méthode et l’expérience d’Alain Cavalier de plaire à tout le monde. Ceux qui ne sont pas familiers avec son univers, même les amateurs de cinéma expérimental, auront sans doute de la difficulté à comprendre ou à pénétrer son univers. Mais Le Paradis n’est pas une œuvre hermétique ou un huis-clos intellectuel. C’est une œuvre simple, concise et qui, pour peu que l’on y mette du sien, constitue une belle porte d’entrée à un des cinéastes actifs les plus singuliers.