Le plus récent film du japonais Miike Takashi, Yakuza Apocalypse, est un désordre sanglant, mais les amateurs du cinéaste culte seront satisfaits par son authenticité. ♥♥½
Yakuza Apocalypse est aussi ridicule que le titre puisse paraître, mais c’est également un film troublant et bizarre. L’infâme réalisateur japonais Miike Takashi ( The Audition ) combine la comédie absurde et macabre avec le grotesque, ce qui peut provoquer quelques débrayages de la part des spectateurs s’ils ne sont pas prêts à un film aussi intense. Malheureusement, ceci n’est pas une œuvre mémorable de la part du cinéaste qui a déjà fait beaucoup mieux dans le passé, mais pour les puristes de l’ignoble réalisateur culte, ils seront très divertis par l’ampleur de l’humour et de la violence gratuite.
Miike ne perd pas de temps à soumettre son public dans un monde où l’ultra-violence domine en outrance. Pendant qu’un maître gangster (ou plus précisément un Yakuza) attaque une légion frénétique d’ hommes armés, il semble, à première vue, invulnérable aux balles de fusil. Il y a une raison spécifique à cela : il est un immortel « vampire Yakuza ». Plus tard, il transmettra sa puissance à son fidèle subalterne Kageyama ( Hayato Ichihara ) après qu’il soit décapité par les « méchants ». Kageyama lutte pour comprendre l’étendue de son nouveau pouvoir pendant que des chasseurs de vampires et des êtres putrides descendent dans la ville anonyme où il vit.
Le scénario écrit par Yoshitaka Yamaguchi offre très peu de suspense malgré le potentiel du genre horreur qui était à disposition. À défaut de ça, le film adopte une approche kitsch des arts martiaux, mais avec des combattants issue d’un univers fantaisiste. Takashi reste loyal à son style étrangement singulier: dans une intrigue secondaire, une Yakuza ne comprend pas pourquoi un liquide blanc déborde de son oreille droite ; dans une autre trame narrative, le spectateur découvre de façon totalement absurde la plus grande menace de Kageyama; un féroce adversaire dans un costume de grenouille. Mais parce que le cinéaste a de l’expérience à rendre les choses sérieuses en dépit de ses apparences, son sens de composition et de montage est convaincant pour ceux qui peuvent le digérer.
Le cinéaste japonais met en place des sections entières dans Yakuza Apocalypse comme si c’était un test d’endurance. Si le titre du film et le liquide qui sort de l’oreille ne sont pas dissuasifs, alors peut-être que le spectateur moyen sera en mesure d’apprécier la pure énergie et l’audace de sa vision sans vergogne.
Auteur: Justin Charbonneau