Si le sujet était à la base prometteur, l’exécution n’est pas à la hauteur des ambitions.♥♥
Le christianisme et les arts martiaux mixtes semblent former un étrange tandem au mieux et être diamétralement opposés au pire. Mais environ 700 « ministères du combat » ont fait leur apparition à travers les États-Unis ces dernières années, démontrant un chevauchement grandissant entre les deux pratiques. Bien que ceci puisse être seulement une autre indication que les MMA prennent de plus en plus de place dans la culture populaire, il demeure difficile de réconcilier ce que plusieurs considèrent comme de la violence brutale et barbare avec les Évangiles qui disent de présenter l’autre joue. Après tout, comment peut-on aimer son prochain quand on est en train de lui donner un coup de genou dans la face?
Les réalisateurs ont eu l’idée fort intéressante de s’intéresser aux écoles d’arts martiaux et leur présence dans les églises et les congrégations. Des hommes de foi profonde, souvent pasteurs, qui trouvent également un salut dans le combat extrême et l’expression physique de la violence. L’idée d’aborder un sujet aussi méconnu, mais pourtant bien présent (700 lieux aux États-Unis environ), était au départ louable, mais l’exécution n’est malheureusement pas à la hauteur des ambitions. En effet, les deux réalisateurs semblent trop traiter les vocations religieuses et combattantes des personnages de façon séparée plutôt que complémentaire. En ne voulant pas prendre position, ils nous présentent rapidement l’absurdité de cette étrange dualité alors que les prêcheurs peineront à expliquer comment ils peuvent lier leur vocation religieuse avec celle de combattant (le choix des intervenants laissant clairement à désirer) ce qui rapidement nous fera réaliser la faiblesse du sujet des réalisateurs alors qu’on réalise que les deux facettes des prêcheurs/combattants ne sont présentées qu’en surface. En s’intéressant à plusieurs personnages sans véritablement suivre le chemin de chacun de façon cohérente (on en coupe ici, on en délaisse d’autres par là) et en montrant beaucoup trop de scènes de combats ultimes inutilement de la même façon que celles-ci sont filmées sur les chaines spécialisées, on perd rapidement l’intérêt du spectateur. Reste qu’une conclusion s’impose d’elle-même au final: quand on fou notre poing sur la gueule d’un adversaire, il n’y a pas de grande différence si on le fait au nom de Dieu.