Cet Ailleurs dont nous parle le cinéaste est fait de douces chimères et de convictions qui bercent nos rêves d’enfants pour revenir sans cesse nous hanter à la manière d’un vers d’oreille incessant sur notre subconscient (gimmick du son qui appelle au voyage). Tour à tour il se fait conte, épopée, utopie, odyssée mais par dessus tout l’ambassadeur d’une belle promesse: celle d’une balade singulière dans les méandres de notre adolescence avec la perspective d’apporter à cet instant charnière quelques variations significatives.
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L’amant double : fenêtre sur faux-semblants
De Lynch à De Palma, sans oublier Hitchcock et Polanski, ce thriller érotique semble avoir été conçu pour contenter les nostalgiques des années 80 en ayant recours à une facture visuelle qui se voudrait grisante mais qui devient vite désincarnée, lasse de n’être qu’une pâle copie de maîtres jamais égalés. À trop vouloir jouer dans les méandres du subconscient et de la mémoire, Ozon mystifie le spectateur et démultiplie à outrance des twists qui finissent maladroitement et malheureusement par le décontenancer en raison des mises en abîme itératives rappelant le 4ème volet de la saga Scream. C’est dire…
Thelma : non ma fille, tu n’iras pas flirter
Il est dommage que l’œuvre de Trier pèche par son manque de substance n’utilisant son potentiel qu’à des fins pernicieuses. La religion apparaît souvent comme un ressort dramatique factice pour générer du stress chez Thelma, tout comme ses pulsions sexuelles qui l’exhortent à lutter contre des sentiments contradictoires. Si la grotesquerie et l’absurdité du twist final déroute et détruit tout le travail du cinéaste à s’éloigner du film d’adolescent classique, Thelma est une œuvre mineure dans sa jeune filmographie malgré tout prometteuse.
Happy end: je filme bien, ne t’en fais pas!
Depuis ses débuts Haneke n’a de cesse de questionner notre rapport à l’image. N’en déplaise à ses détracteurs, la demi-mesure est un concept inexistant chez celui qui orchestre systématiquement des œuvres calibrées au millimètre près par le biais d’un schéma narratif déroutant. C’est là où résident toute la maturité et l’intensité du travail d’Haneke pour amener subrepticement l’ignominie dans la comédie noire sans que les poncifs de sa rhétorique sublimée dans Funny games n’apparaissent outrecuidants
Nos années folles: itinéraire d’un travesti raté
Après l’excellent Quand on a 17 ans effleurant avec tact et délicatesse les affres de l’adolescence, la direction d’acteur, ici plutôt obsolète, efface tout le travail établit en amont pour composer des personnages attachants. D’une richesse indéniable sur les plans formel et historique, les raccourcis hasardeux dans le temps viennent malheureusement plomber le film déjà lourd de sens.
Gabriel and the mountain: le tombeau d’un mariole
Dès les premières minutes du film, le réalisateur ne joue pas sur l’attachement du spectateur au personnage principal, balayant tout effet de suspense inopportun. Présageant une fatalité inexorable, la caméra en plongée suit deux hommes fauchant des herbes jusqu’à la découverte de la dépouille de Gabriel. Il est là, inerte, le corps lové sous une roche, dans un linceul bucolique que la nature vient rendre apaisant. Pendant un instant, Gabriel ne court plus après le temps. C’est dans ce seul plan emprunt de poésie que se dessine sous nos yeux toute l’affection du metteur en scène pour son ami.
entrevue avec Philippe Lioret
Le 9 novembre dernier, à l’occasion de la 22ème édition du Festival Cinemania, nous avons rencontré Philippe Lioret venu présenter son nouveau film, Le fils de Jean, accompagné de l’équipe franco-québécoise composée de Pierre Deladonchamps, Gabriel Arcand, Marie-Thérèse Fortin, Patrick Hivon, Pierre-Yves Cardinal et Catherine de Léan.
Victoria : femme au bord de la crise de nerfs
Explorant avec jubilation la condition d’une femme entravée par la rupture entre sa vie professionnelle et personnelle, Justine Triet a clôturé le Festival des films …