The Toxic Avenger : La reprise d’un succès culte où la chimie opère

États-Unis, 2025
★★★1/2

C’est en 1984 que sortait la première mouture de The Toxic Avenger, film maintenant culte de Lloyd Kaufman et Michael Herz qui s’inscrirait immédiatement dans l’esprit de la décennie. Avec son humour irrévérencieux et provocateur rappelant John Waters, le film ne plairait pas à tout le monde, mais obtiendrait les honneurs des fans d’horreur et de genre. Après trois suites, une série animée et un jeu vidéo, l’intérêt pour la franchise s’est finalement épuisé. Mais quelques décennies plus tard, on tente finalement un retour en force avec le nouveau film de Macon Blair qui, bien qu’il porte le même nom et est produit par les réalisateurs de l’original, s’inscrit dans les mœurs et les codes modernes, sans pour autant perdre son mordant.

Le récit de cette parodie de super-héros est complètement différent que dans l’original ; on troquera donc le personnage du jeune adolescent initial pour faire la rencontre de Winston Gooze (Peter Dinklage), le sympathique concierge d’une usine où circule une énorme quantité de matière toxique verte, fluorescente et visiblement très dangereuse. La vie de Winston s’écroule au moment où il apprend qu’à cause de masses apparues dans son cerveau, il ne lui reste qu’une année à vivre. Alors qu’il doit jongler avec la nouvelle tragique et sa relation avec son beau-fils Wade (Jacob Tremblay), l’homme est victime de l’accident qui devait inévitablement arriver et se transforme en une créature mutante (qu’on appellera Toxie). Sa force est décuplée, il a maintenant une vadrouille imbibée de matière toxique et pourra lutter contre le crime omniprésent dans la ville.

C’est là que l’esprit de The Toxic Avenger prend tout son sens. L’œuvre se plaît à se moquer des clichés des films de super-héros tout en assumant ses traits bédéesques et caricaturaux, à commencer par ses personnages plus grands que nature. La représentation du crime organisé de la ville, régi par la fratrie Garbinger (Elijah Wood et Kevin Bacon), est efficace par son intensité et son humour.

À cet effet, le ton du film, même s’il n’atteint pas toujours la cible, connaît tout de même un changement radical depuis la franchise originale. L’humour très grinçant des premiers films impliquait tout de même plusieurs éléments datés comme certaines blagues maladroites et le traitement des personnages féminins, représentant moins les mœurs et valeurs actuelles. C’était donc un défi (réussi) pour les créateurs que de conserver cet humour gamin tout en restant sensible à la réalité.

Au niveau des effets visuels, principalement du gore, on notera une utilisation de CGI assez inégale contrastant avec les effets purement pratiques du film original. Le visuel de l’itération 2025 de The Toxic Avenger est moins intéressant et inventif que son prédécesseur. Ceci dit, les séquences sanglantes, où Toxie règle ses comptes avec la racaille de la ville, sont originales et satisfaisantes, même si elles occupent un espace moins important qu’à l’origine.

On ne peut passer à côté de la comparaison entre les deux versions du récit, qui sont tout de même séparées par une quarantaine d’années. La réappropriation de The Toxic Avenger par Macon Blair n’atteindra probablement pas le succès d’estime et l’ampleur de l’original, qui aura pavé le chemin pour une génération de succès cultes. Mais la nouvelle aventure du tout aussi nouveau Toxie est réussie, maîtrise davantage son humour et parvient à se détacher du lot avec une proposition juste assez frondeuse.

***

Durée : 1h42
Crédit photos : Legendary Pictures

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