The Hundred-Foot Journey est un petit film maniéré, un peu prétentieux, qui réussi sa mission et plaira à son publique cible. ♥♥♥
Après que leur restaurant ait brûlé, la famille Kadam émigre en Angleterre, puis en France pour y offrir un restaurant. L’endroit choisi est à «100 pas» d’un restaurant étoilé du guide Michelin. Une guerre s’installe entre les deux restaurants jusqu’au jour où Madame Mallory, la propriétaire du restaurant étoilé, engage Hassan Kadam. Ainsi commence une amitié entre Papa Kadam et Mme Mallory et la route vers le succès pour Hassan Kadam.
Lasse Hallström avait déjà fait dans la gastronomie avec Chocolat en 2000, presque quinze à plus tard, il y revient. Il filme le tout comme si rien n’avait évolué. Le film sent le passée. The Hundred-Foot Journey se passe de nos jours à Saint-Antonin-Noble-Val en France, une ville où, à en croire Hallström, tout le monde aurait adopté la mode vintage (vieux modèle de vélo et d’automobile, coiffure et robes datant des années soixante). C’est un choix qui se respecte, ça donne un coté féerique à l’ensemble et ça ajoute au coté pittoresque de la campagne française.
Dans les dernières années, les «films» de bouffes et de plaisirs épicuriens se sont multiplié (Eat, Pray, Love, No Reservations, Julie & Julia, A Good Year, Bottle Shock, Les saveurs du Palais, certains scènes de Labor Day, …). Hallström fait un condensé des façons de filmer la nourriture, du choix des aliments au marché à la dégustation. Des ralentis et des gros plans, sur des mains qui saupoudrent des épices dans un plat ou qui pétrissent de la pâte, des visages jouissants à l’ingurgitation d’un plat. Tout est là, ce qui en fait un film maniéré, mais qui, pour parler cuisine, suit la recette du genre à la perfection.
Le film s’adresse clairement à un publique cible, femmes dans la cinquantaine en montant, qui aiment la nourriture et qui rêve de voyager en France. Ce n’est pas pour rien que l’idylle amoureuse qui est la plus développé à l’écran est celle entre Papa Kadam et Mme Mallory plutôt que celle en Hassan Kadam et Marguerite (une apprentie-chef de la cuisine de Mme Mallory), Mme Mallory et Papa ont l’âge du publique cible qui s’identifiera plus facilement au couple âgé.
Dans l’ensemble, le film répondra à la demande et au désir de son publique cible qui sera ravit, mais pour les autres, les ficelles du genre sont un peu trop grosse et les dénouements est beaucoup trop cliché pour faire de The Hundred-Foot Journey un film mémorable.