Portrait malsain d’une famille en deuil. Esthétiquement superbe ♥♥♥½
Papa vient à peine de mourir que déjà, l’oncle Charlie emménage dans la maison. Cet homme séduisant a tôt fait de mettre tout le monde dans sa poche, dont maman qui ne tarde pas à succomber à son charme. Mais India n’est pas dupe. Elle sent que quelque chose cloche chez lui. Il est trop gentil, parfait et attentionné. Cette personne qui lui était inconnue jusqu’à tout récemment vient la chercher à l’école et la défend contre les mauvais garçons. Même lorsqu’elle trouve des indices incriminants, la jeune femme préfère se taire, trop envoûtée par son nouvel oncle.
Bel esthétisme pour ce drame familial macabre aux faux-airs de Tarantino (la façon artistique de filmer le sang et la bande sonore notamment) par le réalisateur sud-coréen Park Chan-Wook (connu pour son Oldboy)
Ce « Stoker » est une sorte d’ «Harry un ami qui vous veut du bien » version US, la peur en moins.
Le petit défaut du film réside dans le fait qu’il n’arrive jamais à être vraiment captivant sans doute trop occupé à soigner son apparence (que certain qualifieront de prétentieuse). Le genre « thriller » ne réussit donc que finalement peu à perdre son spectateur. Pourtant l’essentiel est là à commencer par une distribution des plus réussie.
On pensait déjà beaucoup de bien de Mia Wasikowska (Jane Eyre, Albert Nobbs); elle continue son parcours sans faute et campe ici une India mystérieuse et gothique à souhait. Face à elle, Matthew Goode (A single man) en fait peut-être beaucoup mais son personnage est volontairement caricatural.
Enfin après Rabbit Hole il y a deux ans, Nicole Kidman confirme qu’elle n’a rien perdu de son panache et sélectionne ses projets avec minutie.
Les trois acteurs embarquent avec eux une Jackie Weaver impeccable et tirent résolument le film vers le haut.
S’il est parfois trop explicatif, le premier long-métrage américain de Park Chan-Wook reste un très joli moment sur une bande son déjà culte…
Pari quasi-réussi!