Hommage au World Trade Center avec ce The Walk dont l’histoire aurait mérité bien meilleure adaptation que cette réalisation de Robert Zemeckis. ♥♥♥
Biopic du funambule français Philippe Petit, célèbre pour avoir joint en 1974 les deux tours du World Trade Center sur un fil, suspendu au-dessus du vide.
Retour pour le devant de la scène pour le réalisateur à succès Robert Zemeckis (papa des Retours vers le futur, Forrest Gump et autres Seul au monde). Avec The Walk, il compose un film de studio très américain et qui passe proche du film assez quelconque, malgré la présence assez judicieuse de la 3D dans les scènes de hauteur. Explications :
Le problème avec The Walk vient essentiellement de sa 3D qui confère à la première partie du film un côté « carton patte ». La scène la plus frappante étant celle de l’étang où Robert Zemeckis travaille tellement sa scène d’effets spéciaux qu’elle en devient assez risible (on est loin de Jean-Pierre Jeunet même si le cœur y est). Et que dire des scènes de Paris visiblement tournées à Montréal ? Ou de l’accent faussement français de Joseph Gordon-Levitt (son vocabulaire anglophone est quasi-parfait quand son français est plutôt approximatif) ? A moins que ce soit le peu de dialogues en langue de Molière pour une troupe de francophone ?
Détails, direz-vous ? Et bien ces petits détails de langue viennent toutefois gâcher un petit peu plus le plaisir pour un francophone qui se voit en outre assené tout au long du film « il faut parler en anglais puisque nous allons à New York ». Logique ?
Plutôt que ces aspects visuels (mauvais photoshop pour la narration de Gordon-Lewitt sur la statue de la liberté), le réalisateur américain aurait nettement gagné à travailler ses personnages surtout les secondaires à qui il peine à donner de la substance (triste pour Charlotte Lebon qui est québécoise et Clément Sibony qui est français) Car à force de multiplier les aspects « film de studio », Robert Zemeckis crée entre son spectateur et l’écran comme un certain hermétisme vis-à-vis de ses personnages. Sommes-nous dans une attraction Disneyland ou dans un film rendant hommage à l’exploit d’un funambule ?
Car qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige, peu se soucieront du sort de Philippe Petit… Son histoire au demeurant assez simple aurait parfois nécessite un traitement plus humain…
Qu’importe, la seconde partie retrouve un peu de vigueur et de bonne émotion même si les pirouettes en hauteur finissent par se faire longues.
La question demeurant : « Qui aurait pu faire mieux ? »
Il convient d’avouer que, dans ce type de film, et devant l’absence de réponse, on se dit que The Walk n’est finalement pas si mal…comme un film mixé entre drame et film à effets spéciaux…Ampoulé entre rêve et réalité (la seconde partie étant le rêve justifiant (enfin) la 3D, vous l’aurez compris)
Mais si vous souhaitez un véritable rêve (ou plutôt un cauchemar) , alors il faudra plutôt aller voir Crimson Peak qui ne rechigne pas sur son univers lui et fonctionne à merveille