L’acteur Marc Messier, que l’on connaît surtout pour ses rôles comiques, change de registre et explore son talent dramatique dans le dernier film de Richard Angers, Le pacte des anges, un drame psychologique avec comme trame de fond un road-trip existentiel ♥♥♥
Le film raconte l’histoire de Adrian, un sexagénaire solitaire, alcoolique, amateur de chasse, tourmenté par de vieilles blessures du passé. Un soir, il tombera malencontreusement sur Cédric et William, deux jeunes frères orphelins, venant de commettre un crime irréparable. Les deux bandits saisiront Adrian en otage et, avec lui, prendront la route, fuyant la police et cherchant un endroit où se cacher. Ce voyage s’avèrera rédempteur pour les trois protagonistes, ayant tous l’âme blessée.
Habitué aux documentaires, Richard Angers, qui en est à sa première œuvre de fiction au cinéma, laisse paraître plusieurs défauts agaçants dans son film. D’abord, les dialogues ne sonnent pas très naturels. Ils sont livrés par un trio d’acteurs, Marc Messier, Lenni-Kim Lalande et Émile Schneider, au jeu inégal. Parfois ils sont très bons et arrivent à transmettre leurs émotions de façon forte. Parfois par contre, surtout dans le cas des deux plus jeunes acteurs, il semble apparent qu’ils sont en train de jouer plutôt que de réellement investir leurs personnages. Le film comporte aussi quelques invraisemblances et facilités qui font décrocher le spectateur. C’est d’ailleurs un film sans surprise aux retournements plutôt prévisibles et à la fin facile.
Le film ne comporte cependant pas que des défauts. Les thèmes du deuil, du mal-être et de la rédemption sont évoqués de façon sensible, de manière à créer des moments fort émouvants. Le lien qui se crée finalement entre les trois protagonistes est plutôt attendrissant. Gros point fort, les paysages de la Gaspésie, très bien photographiés, sont absolument magnifiques, notamment dans un plan final à couper le souffle. L’utilisation de la chanson l’homme canon de Richard Desjardins offre aussi une très belle scène.
Le pacte des anges aborde des thèmes déjà vus à maintes reprises dans le cinéma québécois ces dernières années, sans n’apporter rien de nouveau. Sous une formule semblable, d’autres films, notamment Route 132 de Louis Bélanger ou À l’origine d’un cri de Robin Aubert, ont abouti à de meilleurs résultats. C’est un beau film, certes, mais un film dispensable.
Auteur: Jules Couturier