Le père Noël

Après Le volcan et Une pure affaire, le cinéaste français Alexandre Coffre confirme qu’il a du talent comme conteur et dans la réalisation. Mais est-ce que ce sera suffisant pour sauver cette nouvelle production sacrée par la magie de Noël? Sa comédie familiale, Le Père Noël, est présentée dans le cadre du Festival Cinemania.♥♥

            En cette nuit de Noël, Antoine, six ans, n’a qu’une idée en tête : rencontrer le Père Noël et faire un tour de traîneau avec lui dans les étoiles… Alors quand celui-ci tombe comme par magie sur son balcon, Antoine est trop émerveillé pour voir en ce Père Noël un cambrioleur déguisé, qui dérobe les bijoux dans les appartements des beaux quartiers. Et malgré tous les efforts du Père Noël pour se débarrasser d’un Antoine déterminé, ils vont former alors un duo invraisemblable, parcourant Paris de toit en toit, chacun à la recherche de son rêve…

 

Une comédie hivernale artificielle

Son tandem improvisé, entre un voleur fraîchement sorti de prison, déguisé en nul autre que Père Noël, et un innocent petit garçon de six ans, opère dans la nuit de Paris où la vue est magnifique et où tout est léché comme pour percevoir la sensation fallacieuse de vivre un conte de fées. Cependant, l’impression ressentie est surtout celle d’une facticité bien évidente. Cousue de fil blanc, la narration se réduit à des banalités et se déroule donc dans la prévisibilité. Le gamin badin, à défaut d’un père, suit un sympathique hors-la-loi, qui officie pour un « Père Fouettard », lui, cruel et désespéré, et qui va peu à peu changer en présence du jeune garçon. Entre les deux interprètes, la liaison passe plus ou moins tant la complicité paraît fausse. Malgré un changement de décor considérable, Tahar Rahim est moins à l’aise dans des rôles prédéfinis comme celui-ci, que dans les productions dramatiques où son talent est à son apogée (Un Prophète, Le Passé, Grand Central).
Cette charmante comédie familiale ne mérite pas tout à fait un acteur de sa trempe et l’interprète d’origine algérienne devrait dénicher des comédies plus pertinentes que ce type de produit purement commercial. Il s’est peut-être beaucoup amusé sur les toits de Paris en dansant sur de la musique pop, mais en fin de compte, que restera-t-il de cette image dans sa filmographie? Des remords? Très peu, le grand public lui pardonnera.

Auteur: Justin Charbonneau

Vous aimerez aussi

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *