Fuocoammare, par delà Lampedusa, une oeuvre incomparable.

FUOCOAMMARE, film d’ouverture des RIDM 2016 et gagnant de L’Ours d’Or du Festival de Berlin, dernier de Gianfranco Rosi, est un film d’une immense sensibilité et qui prend place dans une réalité décidément contemporaine, celle de la migration forcée de réfugiés.

Résumé du site des RIDM : « Depuis de nombreuses années, la petite île italienne de Lampedusa est devenue malgré elle le symbole de la crise migratoire actuelle. Frontière symbolique de l’Europe, elle est le port d’arrivée inévitable d’un grand nombre de réfugiés qui tentent de traverser la Méditerranée sur leurs embarcations de fortune. De nombreux documentaristes sont partis tourner sur l’île ces dernières années. Aucun n’est revenu avec un film au regard aussi singulier et pertinent. En superposant le travail d’un médecin ordinaire hanté par les cadavres, les jeux insouciants d’un jeune garçon de l’île et les opérations de sauvetage quotidiennes, Gianfranco Rosi joue sur les contrastes et propose une approche oblique qui rend palpable comme jamais l’absurde drame de notre époque ».

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C’est bien au travers de ce travail d’alternance entre ce jeune homme davantage soucieux de ses problèmes d’yeux et de ces séquences de pêches que les images d’opérations de secours de ce réfugié choquent. Les petits jeux de guerre du gamin, faisant semblant de tirer les bateaux, attaquant des verres de plastiques avec son lance-pierres, ne font que souligner la différence des réalités et la dureté de celle de ces trop nombreuses victimes de la guerre. Nous sommes en effet tous au courant de ces migrations forcées et de ce problème de transport marin des réfugiés qui fait de nombreux morts chaque mois. Mais rares sont les occasions pour nous d’être exposés à des images aussi fortes et difficiles que celle de ce dernier documentaire de Gianfranco Rosi. Presque à tous les coups entassés par centaines dans de minuscules bateaux non chauffés, ou trop chauffés, sans nourriture, sans eau, sans oxygène. Ayant payé une fortune pour avoir la chance, si l’on peut dire ainsi, d’avoir une petite chance de survivre. Et cette séquence où l’on voit ce groupe de Nigériens, chantant ou presque priant leur histoire de survie, racontant leur trajectoire, évoquant leurs pertes humaines, soulignant leurs minuscules victoires et saluant leur dieu qui les a soutenus, nous glace le sang par ce désir de survie et nous rappelle que nous ne sommes pas à plaindre dans notre petit confort nord-américain. Nous rappelant aussi qu’à chaque secondes, qu’à chaque minutes, des gens tentent de survivres aux atrocités de la guerre.

Au final, Fuocoammare, par delà Lampedusa est une œuvre sensible et unique, qui méritera de tous une attention particulière.

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