A l’occasion de la projection au festival Cinemania de Voie Rapide, nous avons rencontré son acteur principal: Johan Libéreau
Syril Tiar : Bonjour Johan Libéreau, nous te rencontrons à l’occasion de la présentation de « Voie rapide » de Christophe Sahr. Avant même de parler du film, j’aimerais bien revenir sur ta carrière dont on sait qu’il y a eu « Les témoins » mais avant cela, il y a eu « douche froide », pourrais-tu revenir sur ce contexte de départ qui t’a vu débarquer dans le cinéma ?
Johan Libéreau : Alors quand j’avais dix-huit ans, je me suis fait repéré dans un train de banlieue par un agent de comédien pour le film « tais-toi » que j’ai fais. Ensuite j’ai fais un peu de télé et un jour, j’ai rencontré Anthony Cordier pour « Douche froide ». Ce dernier a eu un coup de foudre et a arrêté le casting qu’il faisait depuis quatre ans; Ils avaient alors vu plus de 380 comédiens. C’est à peu prêt là que ma carrière a commencé.
ST : Et c’est à l’issue de ce film là qu’André Techiné t’a repéré…
JL : Exact. En fait, c’est la monteuse de « Douche froide » qui lui a parlé de moi. J’ai passé un premier casting puis un second où Emmanuelle Béart était présente pour me donner la réplique. Ensuite avec Sami Bouajila.
ST : Nous étions en 2006 et tu avais vingt-deux ans ?
JL : C’est ça !
ST : Depuis tu as enchainé les prix et les seconds rôles (Un cœur simple, Belle épine…), est-ce qu’on peut dire que Voie rapide c’est le « premier » premier rôle important ?
JL : Pour moi « Douche froide » et « Les témoins » étaient des premiers rôles…ensuite « Vertige »…
ST : Quand je parle de premier rôle, j’entends par là que c’est sur ton nom et ta présence que les gens vont voir le film…
JL : D’accord…alors quand même « Douche froide »
ST : En regardant ta filmographie, on remarque la présence de films d’auteurs, est-ce un choix affirmé ?
JL : C’est important les films d’auteur même si la plupart des gens vont au cinéma pour se divertir donc il y a un besoin de « gros films ». Je fais partie des gens qui aiment plutôt le cinéma d’auteur qui parle des choses de la vie…
ST : Téchiné, à 22 ans tu le connaissais déjà ?
JL : Oui, ma mère l’adorait donc j’avais vu « Les roseaux sauvages », « Les égarés », « Les innocents » avec Sandrine.
ST : Est-ce que tu prends une certaine distance vis-à-vis des réalisations plus commerciale ?
JL : Pas moi mais eux, vis-à-vis de moi, j’ai l’impression qu’il y en a une par contre. Si on me propose un rôle dans un film à gros budget, cela peut aussi m’intéresser.
ST : Est-ce Voie rapide n’est pas un peu la continuité de ton rôle dans Belle épine ?
JL : On ne me l’avait jamais dit avant…J’avais jamais fais le rapprochement entre les deux…je n’ai pas l’impression. En tout cas pas au niveau de la réalisation. Peut-être par rapport au rôle…
ST : Je remarque que Voie rapide est un film qui contraste avec les choix de tes débuts; est-ce que c’est une façon de prouver aux réalisateurs que tu as un large panel de jeu ?
JL : Pour un acteur c’est très important de pouvoir faire le plus de rôles possibles différents les uns des autres. En France on catalogue très facilement les acteurs.
ST : En effet, « Douche froide » aurait pu te donner le même genre de carrière que Cyril Touvenin ou Stéphane Rideau…
JL : Stéphane a été vite catalogué en effet mais il a aussi été beaucoup dans les journaux gays et a fait pas mal de films dans le genre. On m’a aussi proposé ce genre de chose mais c’est mon agent qui m’a bien aiguillé à ce niveau là.
ST : Sandrine Bonnaire avec qui tu as tourné était ici il y a quelques jours, avez-vous eu l’occasion de vous voir ?
JL : Oui oui bien entendu
ST : Qu’est-ce que ça fait de côtoyer des grands comédiens aussi jeunes ?
JL : J’adore jouer avec des gens comme ça, qui connaissent vraiment bien leur métier plutôt qu’avec des jeunes qui croient le connaître. Parfois je peux avoir du mal avec des jeunes comédiennes ce qui n’est pas le cas de Christa Therret qui est ma partenaire dans Voie Rapide. On s’entend super bien !
ST : J’ai remarqué que tu avais tourné trois cours avec Cyprien Vial, il semble y avoir des gens avec qui tu apprécies plus de travailler. Quelle est ta plus belle expérience de travail ?
JL : André Téchiné forcement. C’est indescriptible sa façon de travailler. Après mes meilleures expériences sont de tourner pour des femmes : Sylvie Verheyde, Sophie Laloy, Rebecca Zlotowski ….
ST : Quels sont aujourd’hui tes projets ?
JL : Je suis en train de monter ma boîte de production avec un ami pour tester la réalisation. Ca s’appellera « La famille du nouveau cinéma » pour essayer de faire de nouvelles choses. Sinon je viens de terminer le prochain Rebecca Zlotowki (Grand Central) avec Lea Seydoux, Tahar Rahim, Denis Menochet, Olivier Gourmet…et moi ! Ce fut une très belle expérience durant deux mois.