Un très réussi film d’époque injustement oublié par les cérémonies américaines habituelles. ♥♥♥♥
Au XIXème siècle, dans l’Irlande en proie à de terribles difficultés économiques, une femme se fait passer pour un homme afin de pouvoir travailler. Pendant trente ans, elle trompe son entourage, employée dans un hôtel sous le nom d’Albert Nobbs, en tant que majordome.
On a beaucoup parlé de Glenn Close pour sous-entendre qu’Albert Nobbs ne fonctionne que grâce à elle, mais force est de constater que le film est bien plus que l’interprétation magistrale de l’actrice. Au contraire des « My Week with Marylin » (très moyen) et « Iron Lady » (très mauvais) récompensés aux Oscars & Golden Globes, nous disposons ici d’un film de très bonne qualité porté par une très grande interprète !
Il a des airs de « Gosford Park » dans l’air, car ce long-métrage dépeint la Grande Bretagne du XIXème comme rarement on la voit. Contrairement à l’œuvre de Altman, « Albert Nobbs » s’intéresse intégralement aux petites gens…plus particulièrement à ces femmes qui, afin de pouvoir travailler dans les mêmes conditions qu’un homme, se grimaient et devenaient leur pendant masculin. Glenn Close trouve ici l’un de ses rôles les plus marquants (avec Dangerous Liasons, Fatal Attraction, Mars Attack et sans doute le moins connu Cookie’s fortune) immortalisant un Albert Nobbs dévoué mais avec des rêves plein la tête. Sans elle, le film aurait forcement été perdu de sa saveur malgré la présence des deux révélations de 2010, Mia Wasikowska (Alice au pays des merveilles de Burton) et surtout Aaron Johnson (Kick Ass & Nowhere Boy). Ces derniers réalisent ici le contrepoids idéal au jeu de Close…Ils sont parfaits en amoureux légèrement sadiques.
La mise en scène est des plus crédible et le film, bien que lent, se boit comme du petit lait.
Donc à la sortie, une furieuse envie de revoir l’ensemble de la filmographie de Glenn Close … ou la série Damages… forcement !
