Dans la première partie de cette compilation, nous avons parcouru cinq noms importants dans le domaine du cinéma expérimental. Les cinq prochaines réalisatrices sont également des adeptes du surréel et de l’abstrait, explorant ces concepts à l’aide des vastes outils et techniques offerts par le riche domaine de l’animation. Voici des maîtresses de l’imagerie psychédélique et du court-métrage d’animation.
» Mary Ellen Bute
États-Unis, 1906 – 1983
Une des pionnières du film expérimental et créatrice des premières images de film générées électroniquement, Mary Ellen Bute était une adepte de ce qu’elle appelait le film absolu. Dans son manifeste Light * Form * Movement * Sound, elle décrit cette sorte de cinéma comme étant une union entre la lumière, des formes, des mouvements et des sons, afin de créer des images esthétiques. Le film absolu est, en peu de mots, de l’art purement visuel, esthétique, sans affiliations idéologiques ni intellectuelles. Les œuvres les plus connues de Mary Ellen Bute incluent Tarantella (1940) et Spook Sport (1940) (co-produite avec Norman McLaren).
» Evelyn Lambart
Canada, 1914 – 1999
La canadienne Evelyn Lambart était une des animatrices les plus réputées de l’Office National du Film du Canada et une régulière collaboratrice du grand Norman McLaren, avec qui elle a créé le magnifique Begone Dull Care (1949). En plus d’être une pro de l’animation expérimentale, Lambart est également une maîtresse de la technique cut-out, qu’elle a perfectionnée dans des courts-métrages tels que The Story of Christmas (1973) et Mr. Frog Went A-Courting (1974).
» Becky Sloan
Australie
Reconnue pour son esthétique colorée et surréaliste, Becky Sloan s’est démarquée dans le domaine de l’animation – et dans la culture internet – avec la série d’horreur psychologique Don’t Hug Me I’m Scared (2011-2016), co-créée avec Joseph Pelling. Mélange de jeu de marionnettes, jeu d’acteurs, animation traditionnelle et animation digitale, Don’t Hug Me I’m Scared suit trois personnages qui vivent des aventures profondément troublantes. Elle a également réalisé plusieurs vidéoclips musicaux, dont celui pour Feels Like We Only Go Backwards (2012) de Tame Impala, qui est un pur délice psychédélique.
» Suzan Pitt
États-Unis, 1943 – 2019
Initialement peintre, Suzan Pitt a commencé à faire des films d’animation en 1968. Son fameux court-métrage expérimental Asparagus (1979) est resté à l’affiche des projections de minuit du Théâtre Waverly à Los Angeles pendant deux années, accompagnant Eraserhead (1977) de David Lynch. Lors des années 1990, elle a entrepris un voyage en kayak et à cheval à travers le Mexique et le Guatemala; cette expérience a inspiré deux autres courts-métrages à l’allure psychédélique, Joy Street (1995) et El Doctor (2006).
» Sally Cruickshank
États-Unis, 1949
Sally Cruikshank a d’abord commencé sa carrière artistique en faisant des gravures et des dessins aux crayons de couleur, puis a graduellement adapté ses illustrations en animation. Un de ses premiers court-métrages, Fun on Mars (1971), fusionne la peinture à l’aquarelle, le dessin aux marqueurs, ainsi que le collage. Le style visuel de Cruikshank est ancré dans des influences surréalistes, et rempli de personnages colorés et de décors psychédéliques. Son court-métrage le plus connu est Quasi at the Quackadero (1975), dont la production a pris au-delà de deux ans et environ 5000 dessins sur celluloïd que Cruikshank a faits elle-même. Elle a également travaillé comme animatrice pour Sesame Street.