10 lieux inoubliables de la série Twin Peaks

Quelques semaines après avoir célébré son 30ème anniversaire, la série culte des créateurs Mark Frost et David Lynch continue, encore et toujours, de soulever les passions. Cinémaniak se penche sur la puissante importance des lieux faisant partie de l’univers de Twin Peaks, expérience enivrante que l’on nous a proposée durant les trois saisons de l’émission (1990,1991 et le retour, diffusé en 2017) en plus du film, Fire Walk With Me (réalisé par David Lynch en 1992) et plus encore !

 

10. La demeure des Martell

Pete Martell et Harry S. Truman (Jack Nance et Michael Ontkean)

La maison de Pete et de Catherine Martell est le lieu sur lequel s’ouvre l’épisode pilote de la série. Cette demeure possède ce parfum visuel et sonore qui fait ressentir la présence des matériaux et de la nature environnante, indétachables de l’univers de Twin Peaks, présents jusque dans la décoration. Il s’agit d’un endroit qui porte en lui le plus inoffensif et le plus sombre du paysage de l’émission. Le bienveillant Pete se livre à ses excursions de pêche, tandis que Catherine fait partie intrinsèque d’un enchevêtrement de secrets la reliant notamment à Josie et Andrew Packard, Hank Jennings, Benjamin Horne et Thomas Eckhardt.

 

9. Le lycée de Twin Peaks

Sheryl Lee et Dana Ashbrook dans la peau de Laura Palmer et Bobby Briggs

Le lycée de la région de Twin Peaks est un endroit récurrent dans les deux premières saisons, associé d’emblée au profond désespoir résultant de cette scène inoubliable où l’ensemble des étudiantes et étudiants découvrent la mort de Laura Palmer, la « Reine du Bal ». L’endroit où le cadre de cette célèbre photo d’elle figure dans l’école est l’une des pierres d’ancrage de la série. Le lycée permet de voir le nœud d’étudiants de l’émission, comportant entre autres Donna Hayward, Audrey Horne, Bobby Briggs et James Hurley. Les corridors déserts de l’école ont une allure à la fois kitsch et effrayante, deux éléments dont la cohabitation est phénoménale au cœur de Twin Peaks.

 

8. La maison des Palmer

Grace Zabriskie dans le rôle de Sarah Palmer

La maison où habitent Laura, Sarah et Leland Palmer est un pilier de la série créée par Mark Frost et David Lynch. Il s’agit d’une maison qui, un peu à l’image de la famille et surtout de Laura, a une importance dont la nature s’étale sur chacun des niveaux de complexité de l’univers. Elle a en quelque sorte une identité propre qui se meut au rythme du chaos cosmique et émotionnel de la série.

 

7. Le Double R Diner

Shelly Johnson et Gordon Cole, interprétés par Mädchen Amick et David Lynch

Cet inoubliable casse-croûte a permis de développer la puissance symbolique du célèbre combo café et tarte à la cerise, servi par les magnifiques Norma Jennings et Shelly Johnson. Ce lieu abonde de ces êtres venus chercher réconfort ou discussion. Le restaurant permet de faire cohabiter éphémèrement plusieurs énigmes au sein de cet espace coloré, énergique et passionnant. Enfin, le Double R Diner souligne à grands traits l’importance qu’a la nourriture dans l’univers de Twin Peaks.

 

6. La station du shérif de Twin Peaks

Dale Cooper et Albert Rosenfield, interprétés par Kyle MacLachlan et Miguel Ferrer

La station du shérif de Twin Peaks, Harry S. Truman (ou plus tard son frère, Frank Truman) est ce lieu où habite, métaphoriquement parlant, un groupe de personnages qui ont quelque chose d’une famille, famille qui s’impose comme une grande part dans le paysage de la série. Comment ne pas se sentir euphorique lorsque Truman, Lucy, Andy, Hawk ainsi que Dale Cooper – parfois accompagné d’Albert Rosenfield ou de Gordon Cole – se réunissent pour tenter d’élucider les mystères passionnants de la ville, avec leur indéfectible café et leur quantité inépuisable de beignes?

 

5. Le Great Northern Hotel

Jerry Horne, Leland Palmer et Benjamin Horne (David Patrick Kelly, Ray Wise et Richard Beymer)

Le Great Northern Hotel, où séjourne Dale Cooper dès son arrivée à Twin Peaks, est entouré d’un foisonnement de la nature qui porte en lui le souffle du mystère de cet univers. Les chutes et la brume dans lesquelles la caméra plonge à maintes reprises entraîne le spectateur dans cet hôtel entouré d’arbres, à l’architecture constituée en grande partie de bois, arborant une quantité impressionnante de motifs d’animaux ou autres figures expressives. Le lieu occupe une place magistrale lors des deux premières saisons de la série, alors qu’il s’agit d’un endroit où habite une panoplie de ces âmes occupant ses chambres. Plusieurs moments importants et tragiques s’y déroulent, étant un endroit aux fonctions multiples pour plusieurs personnages centraux de la série. Alors qu’il s’agit pour Cooper d’un bercail comme d’un endroit d’investigation, le propriétaire Benjamin Horne y pratique diverses activités, des complots douteux aux affaires familiales – ces dernières étant possiblement aussi douteuses. La fille de ce dernier, Audrey, est indissociable de ce lieu; elle semble habiter les murs et les cachettes du Great Northern Hotel.

 

4. One Eyed Jack’s

Sherilyn Fenn dans le rôle d’Audrey Horne

Cet endroit mythique est un véritable tour de force lynchéen. Situé à la frontière entre le Canada et les États-Unis, One Eyed Jack’s est un casino à la surface et un endroit où l’élite laisse tomber le masque des apparences en profondeur. L’atmosphère de cet endroit résulte d’un heureux mélange de gangsters sans scrupules qui se regroupent pour parler complots impliquant drogue et argent et d’une panoplie de jeunes femmes dont la présence n’a pour but que de faire passer du bon temps à ces derniers. Avec l’onirisme envoûtant de la musique composée par Angelo Badalamenti, l’esthétique façonnée par les couleurs des symboles de jeux de cartes, le style pin-up et l’omniprésence des rideaux, il s’agit d’une ambiance cinématographique absolument inoubliable… réalisée pour la télévision!

 

3. Le Roadhouse

Le Bang Bang Bar, tel qu’indiqué par ce flamboyant panneau lumineux à l’entrée, est un endroit où les habitants de la ville se réunissent en soirée afin de boire un coup et assister aux diverses performances musicales qui y ont lieu. Cette salle de spectacle symbolise la poésie noire de Twin Peaks, les âmes et les mœurs se retrouvant au cœur de la noirceur de fin de soirée, bercées par l’enivrement, la fumée, la beauté onirique des rideaux qui surplombent ces artistes qui se livrent sur scène. Le Roadhouse souffle sur l’ensemble du paysage le merveilleux et le tragique qui constitue le moment présent.

 

2. La Loge Noire

Dale Cooper

La Loge Noire est l’un des lieux de la série – si ce n’est le lieu de la série où la complexité et l’étrangeté lynchéenne atteint son paroxysme. Il s’agit d’un endroit dont la localisation, la signification et l’action se déroulent dans un espace-temps lié au tronc même de la série, de ses origines, de son évolution. Elle ramène aux grandes questions, à la grande impossibilité et surtout non-nécessité de résolution. C’est un espace qui suggère de nombreuses choses et qui ne révèle à peu près rien. La Loge Noire arrive à souligner de façon magistrale plusieurs des grands symboles de Twin Peaks, et brille par un vide qui semble si rempli par le panache de son esthétique. Cet environnement aux allures illimitées et indéfinies travaille de nombreuses avenues scénaristiques, les branches majeures de cet arbre que représente l’émission… et contribue à en faire pousser une panoplie d’autres, voire d’altérer la nature du tronc – ou plutôt notre perception de ce dernier, à travers la maîtrise exceptionnelle des codes cinématographiques de la série.

 

1. La nature

L’électricité, le bois, les arbres, la forêt. Tant de matériaux et d’éléments de la nature qui passionnent David Lynch, et qui représentent l’âme de la région de Twin Peaks, le souffle de la série, d’une extrémité à l’autre. L’atmosphère indescriptible qui caractérise la résonance entre cette nature et la trame sonore signée Badalamenti redéfinit à elle seule la télévision, celle qui contient une aura cinématographique scintillante et inégalable. Les mystères qui résident en cette nature représentent des personnages en soi, des pions déterminants en ce qui a trait à la complexité temporelle et narrative de l’œuvre de Mark Frost et de David Lynch.

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