Plus qu’une sympathique comédie, Le Trotsky est un portrait rafraichissant d’une jeunesse qui ne semble plus exister.♥♥♥♥
Leon Bronstein, un étudiant du secondaire de l’Ouest de Montréal, est persuadé qu’il est la réincarnation de Leon Trotsky. Il vit sa vie comme son idole, s’inspire de sa biographie pour mener une lutte prolétaire et syndicale. Fils d’un propriétaire d’usine, il voit une opportunité exceptionnelle d’accomplir son destin lorsque son père décide de l’inscrire à l’école publique, où il rencontre des étudiants nonchalants qui ne demandent qu’à être mobilisés.
Plus qu’une sympathique comédie sociale, ce « Trotski » est en fait un film étonnement bien écrit au charme désuet. Sorti de nulle part, ce petit film réussit la prouesse de nous emmener dans l’univers d’un adolescent de 17 ans attendrissant et drôle comme rarement on en voit dans les comédies nord-américaines (sauf peut-être dans Scott Pilgrim). Tourné de nos jours, vous ne verrez pourtant aucun ado pendu à son iphone ou surfer sur le web toute la journée. A l’instar d’Easy A, le film assume pleinement ses anachronismes. Cela en fait même son charme premier.
La seconde grande réussite du film est à porter à ses acteurs. Jay Baruchel est impeccable en petit demi-juif riche qui se prend pour la réincarnation de Léon Trotski. Le texte est suffisamment bien écrit pour que l’ensemble des acteurs puissent donner le maximum (une mention particulière est à porter à Geneviève Bujold, magistrale !) et on sent le plaisir qu’ils ont pu avoir à collaborer ensemble.
Enfin, nous ne pourrons que louer la thématique historique du film. Monté à la manière de l’anti-héro (on n’est proche de Woody Allen quand même), Le Trotski est un personnage attachant par ses maladresses mais non dénué d’intérêt car réellement riche sur le point de vue historico-social :
Une intelligence notable qui fait que le film pourra même être montré en exemple aux plus jeunes. D’utilité publique donc !