L’historien du cinéma Robert Osborne a déjà affirmé : «Il ne faut pas s’étonner que si l’on fait une liste des 10 plus grands films anglophones de l’histoire du cinéma, d’en nommer 5 réalisés par Stanley Donen.» Quelques titres qui ci retrouveraient sans aucun doute: Singing in the Rain, On the Town, The Pajama Game, Charade, Two for the Road, Indiscreet….
Stanley Donen, né en 1924 à Columbia en Caroline du Sud, est celui, qui avec ses nombreuses collaborations avec Gene Kelly, Bob Fosse et George Abbott, représente le mieux le renouveau de la comédie musicale à la fin des années quarante et des années cinquante. En 1942, après une courte-carrière dans des «Chorus Line» de spectacles à Broadway, Donen accompagne son ami Gene Kelly à Hollywood. Il devient son assistant personnel et collabore à l’élaboration des chorégraphies de ce dernier.
Donen réalise en 1949 son premier film, On The Town, avec Kelly dans le rôle principal et en covedette, une autre star montante, Frank Sinatra. Le duo Kelly-Donen réalisera deux autres chefs-d’œuvre, Singing in the Rain, en 1952 et It’s Always Fair Weather, en 1955. Suite à l’échec public de ce dernier film, le duo ne tournera plus de films ensemble. Donen se consacre exclusivement à la réalisation, engage des chorégraphes lors de ses comédies musicales subséquentes. Après avoir coupé les liens professionnels, Donen rompra tout rapport, même personnel, avec Kelly suite à l’échec d’Hello Dolly, qu’a réalisé Kelly et que Donen tient pour responsable de la mort du musical à Hollywood. Bob Fosse, futur réalisateur de Cabaret et Lenny, en début de carrière, chorégraphia les numéros musicaux de The Pajama Game (1957) et Damn Yankee! (1958), les deux dernières réussites du genre de Donen.
Par la suite, Donen l’expatrie en Angleterre et se tourne vers la comédie, romantique (Indiscreet, The grass is greener) ou policière (Arabesque, Charade), avec beaucoup de succès. Il tourne son ultime chef-d’œuvre en 1967, Two for the Road, comédie de mœurs douce-amère, mettant en vedette Audrey Hepburn et Albert Finney dans leur plus beau rôle. À 90 ans aujourd’hui, l’un des derniers survivants du vieille Hollywood et encore très en forme, Donen multiplie les conférences dans les écoles de cinéma américain pour des «masters class» qui ont toujours un vif succès.