Red Army

Red Army est dans l’ensemble un documentaire conventionnel et formé sur une sujet passionnant, qui relève à quelques occasions des surprises formelles. ♥♥♥♥

Durant la deuxième moitié du régime soviétique, le hockey est devenu une religion d’état, un objet de propagande tentant de prouver à l’occident la grandeur de la URSS. Durant une trente d’année, les joueurs russes ont dominé la scène internationale tant au niveau junior que sur le circuit de l’International Ice Hockey Federation. Le Russian Five, formé de  Viacheslav Fetisov, Alexei Kasatonov, Sergei Makarov, Igor Larionov et Vladimir Krutov, qui a sévit durant une bonne dizaine d’année fut selon plusieurs le meilleur quintet d’hockeyeur jamais formé. 

Le documentaire réalisé Gabe Polsky et produit par Werner Herzog (Polsy, également producteur, avait produit The Bad Lieutenant: Port of Call – New Orleans d’Herzog) s’intéresse particulièrement au parcours de Viacheslav « Slava » Fetisov, joueur de défense, ancien membre du Ruissian Five, qui a finit sa carrière au seins de Red Wings de Détroit dans les années quatre-vingt-dix. De 2002 à 2008, il fut ministre des Sports du gouvernement Putin et fut membre de comité d’organisation des jeux olympiques de Sotchi. C’est intéressant de voir les différentes étapes clés de la carrière de celui qui fut dans un premier temps l’admirateur du régime soviétique, puis qui dans les années quatre-vingt eu des différents importants avec Dmitry Yazov, le ministre de la défense, des différents qui ont mené à son arrestation à la fin des années quatre-vingts. et de le voir, des années plus tard, occupé un poste de pouvoir au sein d’un nouveau régime.

Dans l’ensemble, le documentaire est plutôt classique, fait d’un mélange d’images d’archive, d’interview avec Fetisov et de sa femme, de certains autres membres de Russian Five, des journalistes qui nous expliquent le contexte dans lequel se jouait le hockey international à cette époque et les particularités de l’équipe russe, d’un ancien membre du KGB ainsi que d’interview avec Scotty Bowman qui fut le coach de Fetisov lors du passage de celui-ci avec les Red Wings, l’équipe qui lors de la chute de l’URSS est devenu le refuge des joueurs soviets. 

Fetisov est un homme qui ne se prend pas pour un pied de céleri et par moment, le réalisateur prend plaisir à nous le montrer concrètement le coté vaniteux de son sujet. Il nous le montre textant en plein milieu d’une entrevue, répondant à un appel, comme si son emploi du temps personnel était beaucoup plus important que les gens qui étaient devant lui. Le film se termine d’ailleurs par une scène ou l’intervieweur/réalisateur lui explique pour ce film, lui que nous spectateurs sommes en train de voir, sera son lègue à l’histoire. Ce jeu entre l’intervieweur et l’interviewé est particulièrement tapant lorsque l’intervieweur lui pose des questions assez orientés sur le régime soviet, il voudrait bien que devant la caméra Fetisov dénonce clairement l’ancien régime, je ne sais pas comment cette scène fut tournée, mais elle donne l’impression que le hockeyeur ne savait pas trop que la caméra étant en marche puisque qu’il discute assez librement avec son interlocuteur le temps que les techniciens s’affairent à régler le son et l’image. Moment ambigu durant lequel le réalisateur tente de berner son sujet pour lui faire avouer quelques choses qu’il n’aurait jamais avoués clairement devant une caméra. 

Laurent

**class!K**

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