Prank – Jeunesse en délire

Le prix du public de cette 45e édition du FNC qui vient de se terminer a été remis au film Prank, premier long-métrage du réalisateur Vincent Biron. Réalisé sans financement et sans prétention, le film a réussi à se frayer un chemin jusqu’à la Mostra de Venise et au festival du film de Toronto. Œuvre complètement déjantée, Prank est un bel exemple de la folie d’une certaine jeunesse québécoise ♥♥♥½

 

Biron et ses trois coscénaristes, Alexandre Auger, Eric K. Boulianne et Marc-Antoine Rioux, racontent l’histoire de Stefie, un jeune adolescent sans ami, qui fait la connaissance de Martin, Jean-Sé et Léa, tous trois plus âgés que lui, qui le prendront sous leur aile et l’entraîneront dans une série de mauvais coups qu’ils prennent plaisir à filmer et à diffuser sur Internet.

 

Le scénario de  Prank est simple, peut-être trop simple. Il n’est pas non plus très original. On a droit ici à la classique histoire du coming of age  dans laquelle un jeune découvre la vie en se joignant à un groupe de non-conformistes. Sans surprise, il y aura évidemment la classique rivalité avec le leader du groupe et le développement de sentiment pour la copine de ce dernier. Bref, le scénario nous offre beaucoup de déjà-vu.

 

Pourtant, Prank  est hyper original. Comment est-ce possible? Si elle n’est pas dans son scénario, l’originalité de l’œuvre se trouve plutôt dans son esprit et dans son traitement. Il y a cet esprit punk, irrévérencieux, fou, vulgaire, drôle, cool et surtout très divertissant que l’on ne retrouve presque jamais dans le cinéma québécois. On remarque plutôt des influences américaines du teen movie. Un mélange de Judd Apatow avec Harmony Korine, de Kevin Smith avec Todd Solondz.

prank

Prank c’est le Superbad du Québec.

 

Vincent Biron a voulu faire un film sur les jeunes, pour les jeunes, représenter une génération bouffonne et insouciante sans poser aucun jugement, sans vouloir faire de commentaire profond. Le film baigne dans cette humeur rebelle de la jeunesse actuelle à laquelle le jeune spectateur va pouvoir s’identifier. Il se reconnaîtra autant dans les niaiseries des protagonistes que dans leur façon  de parler.

 

Les dialogues sont d’ailleurs excellents, souvent jubilatoires.  Ils sont livrés avec un grand naturel par les quatre comédiens, tous très authentiques. Mention spéciale au personnages de Jean-Sé, campé par Simon Pigeon, qui nous donne parmi les meilleures scènes du film en racontant des classiques du cinéma d’action des années 1980, sur fond d’illustrations de ces œuvres.

 

Bref, Prank est un petit film drôle, léger, qui fait du bien. Il apparaît comme une bouffée d’air frais dans le paysage cinématographique québécois, souvent accusé d’être trop triste et gris.

Auteur: Jules Couturier

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