Nelson Mandela, personnage cinématographique!

Un personnage de la trempe de Nelson Mandela est un matériel en or pour le cinéma. Sa vie exemplaire et son combat pour la liberté n’ont pas fini d’inspirer les cinéastes.

Dès 1966, la télévision allemande produit un téléfilm sur les premières années de son combat. Der Rivonia-Prozeß est réalisé par Jürgen Goslar reconnu pour ces films à caractère social ou politique (Mexikanische Revolution en 1968). Ici, il s’intéresse à la ANC ou plutôt à une branche radicale de l’ANC, le MK, faction dont faisait parti Mandela. Mandela est interprété par Simon Sabela, un acteur d’origine sud africaine qui fit carrière au États-Unis et en Angleterre dans les années 70,

En 1987, la HBO produit un téléfilm sur Mandela. Danny Glover endosse le rôle-titre (il fut d’ailleurs mis en nomination aux Emmy Awards). Ici, il est question de la radicalisation de la position de Mandela au début des années 60, mais également de la période de son enferment et de la lutte que sa femme, Winnie, mena durant son emprisonnement.

1992, Spike Lee réalise un film biographique sur la vie de Malcom X. Le film se conclut par des enfants noirs qui clament être Malcom X, dans le sens où ils en sont l’héritage vivant. Puis on voit Mandela, devant une classe rendre un hommage senti au militant américain, en citant l’un des ses discours les plus célèbres.

En 1996, un documentaire américo-sud-africain réalisé par Angus Gibson et Jo Menell, intitulé Mandela, avait divisé la critique. Roger Ebert déplorait la quasi-absence de Klerk dans la passation du pouvoir : «I mention de Klerk because this film essentially writes him out of the story; it so simplifies the transfer of power in South Africa that it plays more like a campaign biography than a documentary.». Malgré les critiques mitigées, le film reçu une nomination à l’oscar du meilleur documentaire.

L’année suivante, Hallmark Entertainment et Showtime Networks co-produisent un téléfilm qui pour la première fois va filmer là où les véritables événements se sont déroulés. Mandela & de Klerk est réalisé par Joseph Sargent, l’un des réalisateurs-télés les plus acclamés de la télévision américains, Sidney Poitier et Michael Caine interprètent les deux rôles-titres. Le film couvre 30 ans de l’existence de Mandela, son emprisonnement, mais surtout sa libération et sa relation avec De Kler et le changement de régime. Poitier et Caine avait partagé l’écran dans The Wilby Conspiracy, un film anti-apartheid de Ralph Nelson en 1975.

En 2007, le réalisateur danois doublement palmé, Bille August, réalise The Color of Freedom (Goodbye Bafana). Le film se concentre sur la relation qu’entretenait Mandela avec James Gregory, celui qui fut le gardien de la prison où il était incarcéré. Le film est tiré de l’autobiographie de Gregory, Goodbye Bafana: Nelson Mandela, My Prisoner, My friend. Dennis Haysbert, le président de 24 heures Chrono, est Mandela et Joseph Fiennes, Gregory. Le film reçoit le Film Peace Award à Berlin. Une certaine controverse entoure le livre de Gregory, celui-ci était chargé de censurer le courrier de Mandela, certains l’ont accusé d’avoir violé la vie privé du leader sud-africain. Ce dernier l’omet presque totalement de son autobiographie, cependant le making of du film contient un entrevue avec Mandela lui-même et il affirme : «He was one of the most refined warders. Well-informed and courteous with everybody. Soft spoken. Very good observations. I developed a lot of respect for him».

Clint Eastwood nous montre , en 2009, avec Invictus, l’homme au pouvoir, celui qui veut faire de son peuple un peuple uni, celui qui demanda à Francois Pienaar, capitaine de l’équipe nationale de rugby, un blanc, de gagner la coupe du monde pour créer une fierté nationale. Morgan Freeman, dans un rôle qui lui va comme un gant, interprète Madiba et Matt Damon, Francois Pienaar. Les liens entre Mandela et Obama sont crevant, le film sort un an presque jour pour jour après l’avenu au pouvoir du premier président noir, dans un pays où les sportifs professionnels sont maitres et seigneurs. Les Cahiers du Cinéma écrivait : « un « calcul » politiquement juste qui oblige le cinéaste lui-même à rêver ce lien Mandela-Obama »

Il y a deux ans, Darrel Roodt, le réalisateur sud-africain, qui avait réalisé les magnifiques films sur l’apartheid, Cry, the Beloved Country, en 1995, avec Richard Harris et James Earl Jones et Sarafinia! avec Whoopi Goldberg en 1992, a consacré un film biographique à l’épouse de Nelson, Winnie Mandela. Jennifer Hudson y interprètait avec un certain bonheur, l’héroïne sud-africaine qui continua les luttes de son mari, lors de l’incarcération de se dernier. Le film est dense et un peu confus. Lors de sa présentation au Tiff en 2011, une pluie de mauvaises critiques était tombé. Il fallut attendre 2013 pour voir le film dans le circuit des salles régulière. Richard Roeper du Chicago Sun résume son expérience : «For the first 15 minutes or so, the film indeed lived down to low expectations, and I thought I might have to find a place for it on my list of the worst movies of 2013. But once we got past the hagiographic depictions of young Winnie’s life, “Winnie Mandela” turned into a serviceable if sometimes overwrought biography, with solid performances and the courage to spotlight not only the heroics but the appalling misdeeds committed by the iconic Ms. Mandela.»

Durant la prochaine saison des fêtes, au moment où les grands studios sortent leurs films qu’ils espèrent se tailler une place vers les Oscar, on verra en salle le nouveau film de Justin Chadwick, Mandela: Long Walk to Freedom. Gageons qu’avec les récents évènements, il sera l’un des films les plus courus de la saison des canons américains.

Voici une liste de films plutôt réussis, qui ne touchant pas directement Mandela, traitent de l’apartheid en Afrique du Sud:

  • Amandla! A Revolution in Four Part Harmony, un documentaire de Lee Hirsch (2002)
  • Cry, the Beloved Country avec Richard Harris et James Earl Jones(Darrell Roodt, 1995)
  • The Wilby Conspiracy avec Sidney Poitier et Michael Caine (Ralph Nelson, 1975)
  • Sarafina! avec Whoopi Goldberg et Miriam Makeba (Darrell Roodt, 1992)
  • The Bang Bang Club avec Ryan Phillippe et Taylor Kitsch (Steven Silver, 2010)
  • A World Apart avec Barbara Hershey et David Suchet (Chris Menges, 1988)
  • A Dry White Season avec Donald Sutherland, Marlon Brando et Susan Sarandon (Euzhan Palcy, 1989)
  • Cry Freedom avec Denzel Washington, Kevin Kline, (Richard Attenborough, 1987)
  • Catch a Fire avec Derek Luke et Tim Robbins (Phillip Noyce, 2006)

 

 

Laurent

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