Henry Jaglom

Henry Jaglom est un acteur, scénariste, et réalisateur indépendant américain. Il est né le 26 janvier 1941 à Londres.

   Du statut de cinéaste indépendant, s’il en est un qui a bien droit à cette appellation, c’est Henry Jaglom. Réalisateur d’une vingtaine de films depuis le début des années soixante-dix, il met en fiction sa vie, son métier de cinéaste et la vie de son entourage dans des films doux-amers.

   Jaglom a commencé sa carrière comme comédien. On a pu le voir dans des épisodes de séries télé (Gidget et The Flying Nuns) ainsi que dans quelques films produits par Roger Corman. C’est du mode de production  des films de Roger Corman que ceux de Jaglom se rapprochent le plus. Tournés dans une certaine urgence, ses réalisations exhalent l’angoisse du réalisateur de finir ses films de peu de moyens avant que le sujet qu’il n’aborde ne soit devenu obsolète.

   Son premier boulot derrière la caméra fut en tant qu’assistant-monteur sur Easy Rider, où il rencontra entre autres Jack Nicholson (vedette du premier film réalisé par Jaglom, A Safe Place), Dennis Hopper (vedette de son deuxième film, Tracks), ainsi que Bert Schneider qui a produit ces deux films. Mais c’est à partir de son troisième film Sitting Duck et de celui qui suit Can She Bake a Cherry Pie? que le style de Jaglom prend vraiment forme. Le critique et théoricien du cinéma David Thompson écrira à propos de Can She Bake a Cherry Pie? ‟it is as loose and unexpected as life, but is shaped and witty as a great short story. In truth, a new kind of film… ”

  Cependant, les films de Jaglom sont loin de faire l’unanimité; certains lui reprochent d’exploiter la vie de ses proches, de faire des films bâclés et amateurs. Il est effectivement vrai que ses films ont parfois  ce côté brouillon. Exemples de faits : il a parmi d’autres horribles habitudes de faire tourner ses femmes du moment, ce qui ne révèle pas nécessairement toujours la grandeur de leur talent d’actrice.  On lui reproche aussi et surtout sa manie de tout prendre pour objet cinématographique, par exemple, il aurait, selon les rumeurs, enregistré des conversations qu’il aurait eu avec Orson Welles peu de temps avant la mort de ce dernier dans le but de les réutiliser à ses fins personnelles. Des conversations dans lesquelles Welles lui aurait fait des confidences assez intimes, le tout à son insu. Sachons malgré tout que cette relation privilégiée a valu à Welles l’un de ses derniers rôles au cinéma dans Someone to Love, le chef-œuvre de Jaglom.

  Pour comprendre le phénomène qu’est Henry Jaglom dans certains milieux, il faut voir le documentaire Who is Henry Jaglom? pour entendre ses détracteurs démolir son œuvre et ses fans en faire l’apologie. Mais au-delà de tous reproches que l’on pourrait lui faire, Jaglom reste un chroniqueur de la vie quotidienne comme nul autre, un témoin privilégié et critique d’une certaine intelligentsia américaine.

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Laurent

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