Cecile de France, François Damien, Marie Gillain, Olivier Gourmet, Emilie Dequenne, Benoît Poelvoorde…
On savait les acteurs belges capables de traverser les frontières (grâce à leur talent) et de placer leurs noms aux palmarès des plus belles cérémonies; Ce qu’on savait moins en revanche, c’est qu’en dehors des frères Dardennes, il existe aujourd’hui un cinéma belge de très bonne facture et capable, lui aussi, de se frayer un chemin ailleurs que dans les contrées francophones.
Bien entendu, que les belges sachent faire du cinéma, cela ne date pas d’hier !
Mais qu’on parle de leur art jusqu’aux oscars (Bullhead de Michael R.Roskam en 2012), force est d’avouer que c’est plutôt nouveau.
Pourtant, en 2006, Olivier Van Hoofstadt avait réussi à convaincre Luc Besson de financer « Dikkenek », film déjanté et drôle à souhait…Avec le terrifiant « Où est la main de l’homme sans tête » de Guillaume Malandrin, c’était là un premier avertissement de la menace belge !
Et aujourd’hui, force est de constater que les français sont loin d’être les seuls à dominer le marché francophone. En outre, les acteurs belges sont si bien intégrés dans le paysage cinématographique européen qu’il ne semble aujourd’hui plus y avoir réellement de frontières !
Alors oui, la Belgique produit à l’heure actuelle un cinéma exceptionnel : L’an dernier, Bouli Lanners (Les géants) et Michael R.Roskam (Bullhead) ont tous les deux placé un film dans notre TOP20 annuel à côté des plus belles réalisations.
Si le premier s’est distingué à Cannes, le second sera allé jusqu’aux oscars… (Sans parler du parcours exceptionnel d’ Hasta la vista dans les festivals du monde entier)
A l’heure où Cinemania propose pour sa 18ème édition un focus Belge des plus appropriés, il serait sans doute utile au public de redécouvrir ce qu’on appellera bientôt comme des classiques belge (on aurait d’ailleurs préféré, à la cinémathèque de Montréal, une rétrospective du cinéma belge plutôt que sur la carrière de Sandrine Bonnaire)
Qu’importe ! Après ses acteurs, la Belgique nous exporte ses œuvres ! Et l’un n’ira pas sans l’autre !
Ci-après une présentation du Focus Belge Cinemania :
« Le lundi 5 novembre, à partir de 14 h 50 jusqu’en fin de soirée, seront présentés quatre premiers films, en primeur nord-américaine, réalisés par de nouveaux cinéastes.
L’occasion de tracer les contours d’un paysage cinématographique belge créatif et audacieux. Le Festival accueillera ainsi deux figures incarnant à merveille ce désir intarissable de s’engager sur de nouveaux terrains : LEILA ALBAYATY et PATRICK RIDREMONT. À la fois réalisatrice, comédienne, scénariste, compositrice et monteuse, Leila Albayaty présentera en personne BERLIN TELEGRAM : un voyage musical et urbain, poétique et avant-gardiste, sur les thèmes de la rupture amoureuse et de l’émancipation créative. Son confrère belge, l’humoriste Patrick Ridremont, accompagnera DEAD MAN TALKING, l’histoire d’un condamné à mort qui, pour repousser l’échéance, ne s’arrête plus de parler. Ridremont s’impose lui aussi comme un auteur engagé à tous les nouveaux (scénario, réalisation, rôle principal). Son film navigue entre les codes du one-man show et le cinéma burlesque, défendu par un François Berléand au sommet de sa forme. Deux autres titres complèteront l’évènement : MOBILE HOME, premier road-movie immobile du cinéma belge suivant deux jeunes trentenaires en mal d’aventures; et LE SAC DE FARINE, récit poignant d’une jeune marocaine arrachée à sa belgique d’accueil pour être renvoyée de force au Maroc. Enfin, CINEMANIA organisera plusieurs concours associés au « Focus Belge ». Des exemplaires du livre 10/10, réalisé par Boyd van Hoeij et Fabrizio Maltese, seront offerts. Ce superbe document rassemble des entrevues et des portraits photographiques de dix cinéastes belges réputés. En collaboration avec La Délégation Wallonie-Bruxelles à Québec et WBImages. »