Entrevue avec Thomas Lilti pour Médecin de Campagne

Deux ans après Hippocrate, acclamé à la fois par le public et la critique, Thomas Lilti revient à Montréal présenter son nouveau long métrage, le troisième, toujours sur fond de médecine locale. Entretien avec un passionné d’écriture et de médecine (comme quoi les deux ne sont pas incompatibles !) , Thomas Lilti pour Médecin de Campagne !

 

Lorsque nous rencontrons Thomas Lilti le 8 novembre au Sofitel de Montréal, la surprise vient du fait qu’il se souvient de notre entrevue accordée deux ans plus tôt dans le cadre de la sortie d’Hippocrate. Comme la fois précédente, il est décontracté, simple, tranquille. Il vient présenter Medecin de campagne dans le cadre du festival Cinemania. Pas de quoi le stresser !

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Dès les débuts de l’entretien, ce dernier nous explique que ce troisième film « a été mis en production avant la sortie d’Hippocrate. Il n’a pas bénéficié du succès public d’Hippocrate » contrairement à ce qu’on pourrait croire.  D’ailleurs le réalisateur a quasi immédiatement  attaqué le tournage après le festival montréalais, il y a deux ans.

Lilti, médecin de formation et ayant exercé quelques années, semblent vouloir ancrer ses réalisation systématiquement en lien avec la médecine. « Pour moi, les enjeux sont infinis dans la médecine. On le voit avec les succès des séries médicales. Il y a des enjeux de vie et de mort, moraux avec des personnages bourrés de dilemme plein de paradoxes…D’ailleurs je vais retourner un nouveau film dans quelques semaines sur les premières années en école de médecine de nouveau avec Vincent Lacoste ! »

La désertification médicale !

Pour ce nouveau film, il avait l’envie de rendre hommage au métier de médecin. « IL fallait que je raconte l’histoire d’un médecin de campagne ! Ce médecin à l’ancienne, prêt des gens…qui est plus qu’un médecin, qui finalement a tout donné pour l’autre au point de s’oublier lui-même. C’était ça le sujet romanesque du film. Après quand on parle de médecin de campagne, on est aussi rattrapé par la dimension sociale du sujet, c’est-à-dire « Qu’est-ce que c’est qu’un médecin de campagne ? Pourquoi est-ce qu’il n’y en a plus ? Est-ce que c’est normal ? Qu’est-ce que c’est que la désertification médicale ? etc. etc. »

Il semble être inspiré plutôt par la littérature que par d’autres réalisateurs…même si, forcément, il s’inspire encore plus de son vécu (il a exercé 5 ans au total). Quand on lui demande ce qu’il a mis de lui dans le personnage de François Cluzet, il réfléchit un moment et finit par avouer « Moi j’ai souffert de solitude dans la pratique médicale…et c’est un sentiment très fort dans mon personnage central »

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Médecin de campagne, tout comme Hippocrate, a dépassé le million d’entrées en France ce qui place Lilti plutôt bien pour faire financer ses prochaines réalisations mais également lui permettre de vivre de ce métier de réalisateur : « Faire un film tous les deux ans, c’est certain que cela permet de vivre correctement et de subvenir aux besoins de sa famille…Ceci dit, j’ai extrêmement conscience que tout ça peut s’arrêter … car dans le futur, peut-être que cela sera la traversée du désert…»

Sans ambitionner de reprendre son métier initial, le réalisateur de 40 ans semble en évoquer sa possibilité non sans humour : «Il faudra que je me remette un peu au niveau sur certains trucs…mais la médecine c’est quand même un métier formidable non ?  »

Avant cela, il y aura peut-être encore de la scénarisation lui qui a également participé à l’écriture d’un long métrage sur la vie et l’œuvre de Gauguin qui vient de se tourner avec Vincent Cassel…et surtout un nouveau tournage qui attend le réalisateur français début 2017 !

 

 

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