Nature is ancient – ♥♥♥
« Nous sommes à la veille d’une révolution qui réunira l’homme et la nature à travers de nouvelles innovations technologiques. D’ici là, préparez- vous, explorez Biophilia… » déclare David Attenborough en prologue. De sa voix inimitable aux contenus interactifs de l’album-appli éponyme, immergez-vous dans l’écosystème Biophilia.
Avec sa tenue mi méduse-mi nymphe sortie des eaux, sa perruque de lave, ses airs d’elfe taquin et sa timidité maladive, Björk montre une fois de plus qu’elle ne joue pas la sécurité en misant sur les rythmes et les mélodies pops qui ont fait sa renommée mondiale, mais cette captation vidéo du dernier concert de sa tournée Biophilia à l’Alexandra palace de Londres montre l’étendue de l’expérience multimédia multi-disciplinaires du dernier album, éponyme.
L’utilisation d’instruments traditionnels, digitaux, voire spécialement conçus pour la tournée (voir notamment l’impressionnant sharpsichord de Henry Dagg), la présence d’une chorale féminine islandaise ou encore le percussionniste Manu Delago offrent un spectacle inclassable, plus proche de la performance artistique que d’une série de concerts classiques. Les réalisateurs Nick Fenton et Peter Strickland nous proposent ici une immersion complète dans cet univers Björkesque, en multipliant les points de vues (du public, en plan serré, en plan large…) et en accompagnant chaque pièce d’images marines, astronomiques, biologiques ou scientifiques.
Sans être une représentation à couper le souffle où vous serez emportés par les effets spéciaux ou un rythme enlevé, il faut accepter d’entrer dans cet écosystème et de se laisser emporter par le flot d’émotions simples et de petits joyaux de pureté, jusqu’à l’explosion Nàtùra et à Raise your flag, clin d’oeil final de l’artiste à la période punk de ses débuts, devenu désormais hymne libertaire.
