5 films d’horreur québécois à se taper avant l’Halloween

En cette spooky season, mon prochain top 5 ne pouvait aborder autre chose qu’une branche de cinéma en capacité de réunir hémoglobine, psychopathes dégénérés et gros vilains monstres. Oui oui, je vous parle de films d’horreur. Pour ajouter une couche de challenge et valoriser les productions de genre auxquelles notre belle province a contribué, je trouvais intéressant d’inclure dans cette compilation des titres reliés de près ou de loin au Québec. Voici donc 5 longs métrages horrifiques québécois qui, même si on l’adore, ne seront pas des adaptations d’un roman de Patrick Sénécal.

 

TURBO KID (2015) de RKSS (François Simard, Anouk Whissel, Yoann-Karl Whissel)

Comment ne pas mentionner dans cette compilation un projet du fameux trio de réalisateurs qui nous ont offert des oeuvres bien salissantes, telles que Bagman : Profession Meurtrier (2004) ou Total Fury (2007). Turbo Kid n’étant pas un film d’horreur à proprement parler, il peut du moins se vanter de faire couler le sang et les tripes avec autant de rigueur (sinon plus) que les productions horrifico-gore actuelles. Le long métrage raconte l’histoire du Kid (Munro Chambers), un adolescent rêveur vivant dans un univers post-apocalyptique rongé par la pauvreté et la dictature du terrible Zeus (Michael Ironside). Lorsque son amie Apple (Laurence Leboeuf) est enlevée par ce dernier, le Kid est bien décidé à la sauver, armé du gant hyper-puissant de son héros de bandes-dessinées, Turbo Rider.

C’est dans une esthétique rétro qui sent bon les années 80 que s’accumulent les répliques mémorables, les décors sablonneux absolument magnifiques et les batailles épiques bien sanguinolentes. Un plaisir coupable justifiable toute l’année, mais particulièrement au mois d’octobre!

Turbo Kid (RKSS, 2015)

Bande-annonce: https://www.youtube.com/watch?v=AFlZ6pVtnv0

 

CRAWLER (2009) de Sv Bell 

Des tentacules, des oeufs d’extra-terrestre bien visqueux et un buldozer sont tous des éléments qui ont leur place dans ce long métrage du réalisateur, bédéiste et artiste peintre Sv Bell, qui nous offre ici un récit totalement déjanté dans lequel une équipe de constructeurs sont confrontés à une force inconnue qui prend la forme d’un tracteur pour dévorer subtilement les membres du groupes. 

Complètement loufoque, cette production québécoise indépendante ayant été projetée à Fantasia en 2009 a eu les guts d’amener une figure bien peu exploitée sur le marché du long métrage québécois, celle du monstre. L’originalité de ce dernier (un bulldozer tentaculaire) est un choix bien peu conventionnel, donnant  au film un côté « cinéma d’exploitation », également appuyé par le ton très second degré de l’oeuvre. Même si certaines scènes de mise à mort peuvent nous laisser sur notre faim de par leur suggestion,  cette série B bien assumée, qui n’entre définitivement pas dans la catégorie « drame social », compense avec ses effets gore et ses situations assez écoeurantes, pour le plus grand plaisir des fans du genre.

Sur le tournage de CRAWLER (SV Bell, 2009)

Bande-annonce: https://www.youtube.com/watch?v=jyfTvCWzIu4

 

THANATOMORPHOSE (2012) de Éric Falardeau

Laura (Kayden Rose) est une jeune femme en pleine crise existentielle et soumise à la toxicité de son petit ami Antoine (Davyd Tousignant). Son mode de vie aussi étouffant que son minuscule appartement semble graduellement s’imprégner à son corps alors qu’un matin, ce dernier se met inexplicablement à pourrir…

Ce huit clos perturbant, nauséabond, à la limite du soutenable, se veut également une oeuvre beaucoup plus profonde que son histoire minimaliste et ses trainées de chair putréfiées ne puissent laisser croire. Éric Falardeau, auteur de l’ouvrage Le corps souillé : gore, pornographie et fluides corporels (2019), nous offre ici un film à la hauteur des éléments dits « underground  » explorés dans son ouvrage en question, et nous expose à sa capacité de les intellectualiser. Les effets spéciaux impressionnants de David Scheffer  et Rémy Couture fascinent presqu’autant qu’ils nous mettent mal à l’aise. Une lente descente aux enfers psychologique et viscérale, à ne regarder qu’après le souper d’Halloween, mais avant les bières décompressantes. 

Thanatomorphose (Éric Falardeau, 2012)

Bande-annonce: https://www.youtube.com/watch?v=uhjwwX-I5sw

 

MARTYRS de Pascal Laugier

Pour continuer dans la veine « perturbante », cette production franco-québécoise tournée à Montréal raconte, en premier temps, l’histoire de Lucie (Mylène Jampanoï), ou plutôt la vengeance que celle-ci prend sur une famille d’apparence normale qui, selon ses dires, l’aurait séquestrée et torturée 15 années plus tôt. Son amie Anna (Morjana Alaoui), qu’elle a rencontrée à l’orphelinat où elle a grandit après son sauvetage, viendra l’aider à cacher les traces du massacre, avant de découvrir une vérité encore plus sombre et choquante… 

Allant contre les codes du cinéma d’horreur de divertissement, le long métrage de Pascal Laugier fait souffrir son public presqu’autant que les protagonistes fictifs qui se font froidement torturer et/ou abattre à l’écran. Pourtant, impossible de détourner les yeux de ce film extrême, tant son sujet est prenant, tant sa photographie est hallucinante et tant ses effets spéciaux sont d’un troublant réalisme. Une expérience incontournable pour les amateurs d’horreur qui sont capables d’en prendre. Mention spéciale aux nombreux acteurs québécois qui y font une apparition, notamment Patricia Tulasne, Xavier Dolan et Juliette Gosselin.

Martyrs (Pascal Laugier, 2008)

Bande-annonce: https://www.youtube.com/watch?v=epb2vqYa0Rc&t=19s

 

Ilsa, la tigresse de Sybérie (1977) de Jean Lafleur 

Après ses passages au camp nazi et au harem exotique, aventures durant lesquels elle mourait sauvagement à la toute fin, Ilsa (Dyanne Thorne), la populaire anti-héroïne du cinéma d’exploitation des années 70, revient à la vie pour une troisième fois dans une timeline n’ayant rien à voir avec ses précédents opus (tant qu’à être dans le non-sens, aussi bien y aller jusqu’au bout) pour prendre en charge un goulag sybérien, où elle y pratique tortures, meurtres et sexe torride sur ses prisonniers. 

Ça ne sonne pas très « d’ici », me direz vous. Cela peut sembler assez improbable vu la quasi-inexistence de « sexploitation » made in Quebec. Pourtant, ce troisième opus de la trilogie des Ilsa fut tourné à Montréal, par un réalisateur québécois. Chose plus ou moins étonnante au final, considérant que les deux précédents volets officiels furent produits, à l’époque, par une compagnie montréalaise. Pour se changer les idées après un Thanatomorphose ou un Martyrs, ne cherchez pas la solution plus loin : l’opus final de la trilogie des ILSA est le parfait nanar de fin de veillée avec sa Sybérie québécoise, son overshowing de grosses poitrines et ses morts improbables. 

Ilsa, Tigress of Syberia (Jean Lafleur, 1977)

Bande-annonce: https://www.youtube.com/watch?v=r7nHEu5U9TI

 

Bon visionnement, et un joyeux mois de la frayeur ! 

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