L’an dernier sortait en Europe et au Canada Gerontophilia, long métrage d’un réalisateur culte, Bruce La Bruce, écrivain, photographe et réalisateur canadien et très rapidement amené au rang de « star culte » de la communauté gay. A l’occasion de la sortie du film aux Etats-Unis, il paraissait important de sa précédente réalisation…LA Zombie…. ♠
…Un de ses films considéré comme important réalisé seulement 2 ans après un autre de ses films cultes : Otto; or Up with Dead People et qui avait été sélectionné à la Berlinale en 2008.
Mais si Gerontophilia est assez facile d’accès, qu’en est-il de LA Zombie ? Et si le buzz a réellement existé, est-ce pour des qualités cinématographiques ou plutôt pour son ex-star du porno François Sagat ?
Décidemment, François Sagat n’a pas de chance…Lui qui souhaitait donner une autre direction à sa carrière d’acteur pornographique à succès, il va sans dire que LA Zombi et Homme au bain de Christophe Honoré ne l’auront pas vraiment placé dans la catégorie des comédiens capables de simuler autre chose qu’un orgasme. Pourtant, si le second lui donnait droit à de la réplique, le premier ne lui permettait guerre plus que ce qu’il faisait déjà dans l’industrie pornographique : Du sex.
Et le moins que l’on puisse dire c’est que le film vaut largement son interdiction aux moins de 16 ans… S’il s’intéresse à un zombi bleu qui semble s’accoupler avec la moindre âme qui vive (ou plutôt âme ressuscitée au contact d’un sexe), le film de Bruce La Bruce n’est ni plus ni moins qu’un porno gay déguisé dans un film de genre (des zombis) avec en outre la prétention de rendre crédible un mixte des genres plutôt glauque. Évidemment, le public aura le choix de le voir en version uncut (entendez Hardcore, avec les scènes gays filmées en close-up), ou cut (donc tout public). Dans les deux cas, le film est lourd, pénible et se révèle une boucle sans fin au niveau du scénario.
Puisque muet au niveau des dialogues, le long métrage de Bruce LaBruce est extrêmement bruyant au niveau de sa bande sonore, incessante et sur-utilisée (évidemment, il faut masquer l’absence de dialogues)
En conclusion, Bruce LaBruce essaie de mêler gore (peu crédible), sexe gay (scènes explicites) et critique sociales…Mais avant de se demander s’il y arrive, il fallait peut-être se demander si ces trois éléments pouvaient clairement se marier… Derrière ses prétentions d’auteur, Bruce LaBruce aurait gagné à s’interroger sur autre chose qu’un concept.
Projeté en avant-première au Raindance Film Festival de Londres, en octobre 2010, L.A. Zombie a fait son petit effet sur une partie du public. Selon des témoins, certains spectateurs sont ressortis de la salle de projection choqués … Sans doute ne savaient-ils pas qu’ils allaient voir ni plus ni moins qu’un film porno….
