États-Unis, 2021
Note : ★★
Malgré de très mauvaises critiques en 2018 (la basse note de 35 sur Metacritic et 30 sur Rottentomatoes), Venom a terminé son parcours avec 856 millions de dollars au box-office international, ce qui démontrait un certain emballement envers le long-métrage par les spectateurs. Ainsi, aidé par un excellent bouche-à-oreille, alimenté par les admirateurs et non les critiques, Sony n’a pas pris bien longtemps avant de donner le feu vert à une suite pour le personnage de Marvel.
En dépit d’une nouvelle équipe de scénaristes, de nouveaux personnages et d’un nouveau réalisateur, Venom: Let There Be Carnage demeure quasi identique à son prédécesseur. Les avis seront encore une fois divisés et ici, idem comme le premier volet, le film se classe malheureusement dans la catégorie de la médiocrité.
Environ un an après les événements du premier opus, le journaliste Eddie Brock (Tom Hardy) vit toujours avec le symbiote Venom à l’intérieur de son corps et leur relation est loin d’être simple. Lors d’un entretien avec le journaliste, le tueur en série Cletus Kasady (Woody Harrelson) attaque Eddie par surprise, créant un contact avec le sang de ce dernier. Eddie Brock et Venom ne se doutaient pas que ce rendez-vous allait causer l’arrivée d’un nouvel ennemi : un autre symbiote, Carnage.
D’une durée de seulement 97 minutes, on peut d’abord féliciter Venom : Ça va être un Carnage d’avoir un rythme effréné et de ne posséder aucun temps mort. Ce qui apporte aussi des lacunes. Avec cette durée, le film n’arrive pas à développer des personnages attachants et intéressants. Carnage est vite oublié, lui qui devait causer la peur chez les spectateurs devient un monstre en CGI sans saveur, désincarné. Dommage pour Woody Harrelson qui fait de son mieux. Même chose pour les deux personnages féminins principaux interprétés par Michelle Williams et Naomie Harris. Leur personnage respectif ne possède aucun charisme et est rempli de clichés. Seul Venom s’en sort plutôt bien (la moindre des choses), épaulé par une performance acceptable de Tom Hardy.
Outre ces personnages peu convaincants, l’intrigue de l’histoire manque considérablement de profondeur. Axé sur le thème de la vengeance, le scénario n’offre aucun réel enjeu et un manque flagrant de rebo ndissements se fait sentir. Et que dire du ton. Les blagues, ratant leur cible pour la majorité, s’enchaînent les unes après les autres, enlevant toute intensité dramatique. Sans savoir si le long-métrage s’avère une comédie ou un suspense horrifique, Venom: Let There Be Carnage devient ridicule et comparable à une mauvaise satire. On regrette un passage original en animation, qui fait office du passé de l’antagoniste, mais qui ne peut malheureusement sauver le film à lui seul.
Avec une trame sonore timide, presque inexistante, composée par le pourtant excellent Marco Beltrami (A Quiet Place), Venom: Let There Be Carnage est dépourvu de ces grands moments d’action habituellement appuyés par une musique imposante. Ces rares passages s’avèrent futiles, en raison de coupures inutiles et une photographie assombrie. Le comble est atteint lors de l’affrontement final entre Venom et Carnage. Comme dirait un autre personnage populaire de Marvel, Deadpool : « Big CGI fight incoming ! ».
La présence d’Andy Serkis à la barre du long-métrage, lui qui est pourtant un habitué des personnages en imagerie par ordinateur en tant qu’acteur, suscitait un certain espoir, mais tristement, cet espoir ne tarde pas à disparaître. Après sa médiocre introduction, qui rappelle des films plus ou moins réussis des années 1990, on se doute bien que Venom : Ca va être un Carnage ne se classera pas dans le meilleur des films de superhéros. En revanche, on ne pouvait prévoir qu’il se classerait si bas.
C’est un film qui sera vite oublié et enterré pour les spectateurs par No Time to Die ou Dune dans les prochaines semaines, deux films qui s’annoncent de meilleure qualité. Malgré tout, la fin du générique nous dévoile une scène des plus intrigantes pour la suite de l’univers de ce personnage, vous devez rester jusqu’à la toute fin. Un petit espoir s’y cache.
Bande-annonce originale anglaise :
Durée : 1h37
Crédit photos : Sony Pictures