Attention merveille !
Sur fond de vendanges, un drame familial acéré et incisif avec des acteurs brillants.
Un scénario magnifiquement écrit laissant place à beaucoup de suspense et des dialogues d’anthologie.
La Tragédie viticole quoi !
Pas vraiment du Shakespeare mais on s’en rapproche fortement !
L’HISTOIRE :
Paul de Marseul, propriétaire d’un prestigieux vignoble à Saint-Émilion a un fils, Martin, qui travaille avec lui sur le domaine familial. Mais Paul, vigneron exigeant et passionné, ne supporte pas l’idée que son fils puisse un jour lui succéder. Il rêve d’un fils plus talentueux, plus charismatique… plus conforme à ses fantasmes de père !
L’arrivée de Philippe, le fils de son régisseur, va bouleverser la vie de la propriété. Paul tombe en fascination devant ce fils idéal. Commence alors une partie d’échec qui se jouera à quatre : deux pères, deux fils, sous le regard impuissant des femmes qui les entourent. Et au moins l’un d’entre eux n’a plus rien à perdre…
Notons tout d’abord la puissance du récit; L’écriture de ce drame est bel et bien la réussite première de ce film. Les auteurs, Gilles Legrand et sa coscénariste Delphine De Vigan réussissent à nous tenir en haleine avec beaucoup de brio…et également composer des personnages hauts en couleur (quel talent dans l’écriture des dialogues !).
Ensuite, il faudra bien avouer qu’il se dégage du film une beauté plastique évidente : Le domaine de Saint-Émilion et la superbe photographie en font une œuvre lyrique digne d’un « In the Mood for love ».
Enfin les acteurs avec en tête de file un Niels Arestrup fascinant (qui n’est pas sans rappeler Serrault dans ses grands rôles)…Le mépris qu’il porte à son fils est palpable…tant qu’on en vient à éprouver de la pitié pour le personnage de Lorant Deutsh…chétif et malléable à souhait (au contraire d’une Anne Marivin déterminée et soutenante)
Imaginez cette tragédie sur du Vivaldi…et on touche ici au grand art !