Voici un premier film extrêmement singulier qui gagnera à être vu en festival tant son format parait difficilement distribuable en salles: Toujours encore ! ♥♥♥
Nous suivons ici cinq histoires de jeunes gens, tous obsédés, possédés par un des aléas de la vie et qui très bientôt finiront par voir le monde sous un nouveau jour. Ainsi, entre un documentariste raté, un étudiant en littérature, une obsédée du cellulaire et un autre de la masturbation…rien ne semble aller pour le mieux dans la vie de ses québécois.
Imaginé comme un film choral, Toujours encore est en fait une réunion de courts métrages plutôt bien pensé afin d’en composer un film mosaïque certes légèrement difficile d’accès mais qui réserve plusieurs moments de cinéma. Si les premières minutes, le long métrage semble difficile à apprivoiser, il réussit toutefois tel un clin d’œil malin à s’acoquiner avec le spectateur finalement amadoué par la complémentarité de ses situations de vie : Certain détails sont d’ailleurs suffisamment subtiles pour dire au spectateur : « On se comprend nous deux ? »
Finalement la curiosité de s’aventurer sur des terres plus arides que d’ordinaire et laissant ici et là quelques jolies scènes et performances d’acteurs font pencher le film du bon côté.
Bien sûr, le long métrage n’échappe pas à quelques lourdeurs (les discours documentaristes auraient pu être allégés afin de conserver une meilleure attention et peut-être qu’un meilleur équilibre des segments aurait aidé à l’empathie nécessaire à l’attachement aux personnages…) Pourtant une certaine fantaisie est présente venant faire un contrepoids bien intéressant avec le propos très sérieux parfois de l’écriture; Dommage que le segment d’Alexandre L’heureux ne dispose pas du meilleur mixage sonore qui soit…La moitié du dialogue est perdu dans des bruits de chute d’eau. Même chose pour certains effets sonores (et visuels) de la jeune mère de famille. Était-il vraiment nécessaire d’alourdir un film déjà assez complexe ? Autant de petites faiblesses qu’il conviendrait de gommer afin de le rendre plus accessible. Mais le format est original et l’écriture assez souvent bien sentie.
Devant un auditoire complètement vendu à son œuvre lors de cette première québecois, Jean-François Boisvenue fait le grand saut dans l’univers du long métrage. Une plume aiguisée, réfléchie, et insolente. Peut-être un pari sur l’avenir.
Et si ses idées fixes le rendaient-il beau et fascinant ?
Toujours Encore – bande-annonce from Jean-François Boisvenue on Vimeo.